L'entrée du complexe sidérurgique Une thèse qui n'est pas écartée au vu de la situation catastrophique prévalant au sein du complexe sidérurgique d'El Hadjar. L'arrêt de la production sidérurgique, principale vocation de l'usine et les «présumées» pertes enregistrées ont donné l'élan aux idées du partenaire indien à vendre les 30% de ses parts dans le complexe, ce qui suppose à sa renationalisation à 100% par l'Etat algérien. Ainsi et selon une source interne au ministère de l'Industrie, des pourparlers entre le géant de l'acier, désireux de céder ses actions et l'Etat algérien sont engagés pour négocier les modalités de l'achat des 49% des parts de l'usine sidérurgique détenue par le partenaire indien d'ArcelorMittal. Le ministre de l'Industrie et des Mines a engagé une série de négociations après le désir affiché par le partenaire indien quant à la vente de ses parts dans le complexe a ajouté la même source. Une décision prise sur la base de la situation chaotique prévalant dans le complexe depuis plus de deux ans, notamment après l'arrêt total du poumon de l'entité haut fourneau en l'occurrence, générant la paralysie de toutes les unités de production, conséquence directe sur la baisse de la production, voire même l'arrêt de cette dernière, a expliqué notre source, qualifiant la situation d'argument de base avancé par les décideurs d'ArcelorMittal au Luxembourg pour la vente des 49% de ses parts dans le complexe. Selon les précisions apportées par les négociateurs indiens, la situation catastrophique après l'arrivée à terme de la durée de vie du haut-fourneau, a occasionné des pertes que le géant de l'acier dans le monde ne semble pouvoir pas assumer. Surtout que le plan d'investissement au montant du million de dollars pour la réhabilitation des équipements de l'entité, engagé par le gouvernement algérien après la révision de la règle des 49/51, à la faveur de l'Algérie, qui a récupéré 51% des parts du complexe, n'a, jusqu'à ce jour, pas trouvé terrain d'exécution. Sur ce point précis et, selon une source interne au complexe, le lancement du programme d'investissement est resté tributaire des malversations dont a fait les frais la première tranche du fonds de l'investissement global, débloqué pour la réhabilitation de quelques outils de production dont le haut-fourneau. Ce qui a contraint semble-t-il, à la mise en congé forcé de plus de 4 500 sidérurgistes. Toutefois, il convient de noter que même si les pourparlers engagés entre les deux parties s'acheminent vers la renationalisation à 100%, par l'Etat algérien, ce dernier devra inévitablement engager le processus de réhabilitation des équipements du complexe, le HF1 et HF2, à l'arrêt total depuis plus de deux mois pour le premier et une année pour le second. De ce fait, et selon tous les pronostics, la fermeture imminente du complexe demeure inévitable, du moins temporairement afin d'engager les travaux de réhabilitation de ses équipements. Une opération qui sera assurée par des experts russes, a précisé notre source. Une fermeture qui, selon cette dernière, s'étendrait sur une période d'un an, voire plus. Une contrainte pour plus de 5000 sidérurgistes qui seront en chômage technique même si celui-ci est temporaire. Par ailleurs, il est à signaler que l'aboutissement à cette situation qui pourrait s'avérer irréversible sur l'avenir des travailleurs du complexe sidérurgique qui, au moment où nous mettons sous presse, affiche une agitation agressive accusant dans ce sillage la mafia industrielle d'être à l'origine de la mise au pied du mur de leur entité. Dans une rencontre avec un grand nombre de travailleurs d'ArcelorMittal, la tension était vive et ils ont pointé un doigt accusateur en direction de la mafia de l'industrie et la connivence du partenaire social qui, selon eux, ont prémédité le chaos du complexe, après s'être mis plein les poches. Le partenaire étranger à contribué au vol de la première tranche des fonds de l'investissement. «Lui-même a touché une bonne partie de ces fonds», ont- ils fait savoir. «Nous avons dénoncé et crié à moult reprises que ce partenaire, aidé par la mafia industrielle brade et pille l'usine, mais les acteurs en charge de ce secteur sont restés indifférents», devaient-ils ajouter. Aujourd'hui, inquiets de leur avenir et celui de leurs familles, les sidérurgistes menacent de recourir aux moyens lourds pour sauvegarder leurs postes. S'agissant de la renationalisation du complexe à 100% par l'Etat, les employés de ArcelorMittal ont qualifié la volonté du partenaire indien de céder ses parts, de fuite en avant. C'était prévisible qu'il allait faire de l'arrêt des outils de production son cheval de bataille, pour quitter le complexe, après l'avoir épuisé totalement», ont déclaré nos interlocuteurs et d'ajouter que toutes les guerres syndico-syndicales sont l'oeuvre de la direction et la mafia industrielle pour détourner le regard de l'Etat. Pour l'heure, ce dernier demeure la seule bouée pour, éviter la fermeture définitive du complexe et sauver les sidérurgistes. Un processus qui devra se préciser avec la thèse de la renationalisation du fleuron de l'industrie en Algérie.