En juillet, les prix des biens alimentaires ont baissé La maîtrise du rythme de l'inflation est devenue un enjeu principal pour le gouvernement dont le Premier ministre s'en est toujours félicité. Le gouvernement en a fait une affaire d'importance capitale. Il n'en sera que réconforté. L'inflation est bel et bien maîtrisée. Selon les chiffres de l'Office national des statistiques (ONS), le rythme d'inflation annuel en Algérie s'est stabilisé en juillet à 1,5%, soit le même taux d'évolution enregistré en juin dernier. Ce rythme d'inflation mesure l'évolution de l'indice des prix d'août 2013 à juillet 2014 par rapport à la période s'étalant entre août 2012 à juillet 2013, a indiqué l'ONS dans sa note sur l'indice des prix à la consommation pour le mois de juillet, répercutée hier par l'APS. Il confirme la tendance à la désinflation engagée en février 2013 et qui s'est poursuivie en 2014 après une hausse brutale qui a frôlé les 9% en 2012. En glissement annuel, l'inflation en juillet 2014 a progressé de 3,3% par rapport au même mois de l'année 2013, selon l'office. L'inflation mensuelle qui détermine la croissance des prix à la consommation entre un mois donné et celui qui le précède a enregistré en juillet une hausse de 0,8% par rapport à juin. En juillet, les prix des biens alimentaires ont baissé de -0,8% par rapport au mois précédent qui s'est caractérisé par une hausse relativement importante de 3,6%. «Cette tendance résulte de la baisse des produits agricoles frais de -1,9%», a expliqué l'ONS dans sa note. Mais en glissement annuel, le niveau moyen des prix des biens alimentaires a enregistré en juillet 2014 une progression de 3,9% comparé à juillet 2013. Les prix des produits agricoles frais ont augmenté en glissement annuel de 5,1% alors que ceux des produits alimentaires industriels ont progressé de 2,7%. Quant aux prix des produits manufacturés non alimentaires et services, ils s'inscrivaient en hausse de 0,3% en juillet par rapport à juin 2014. Les services marquent une croissance de 2,1%, selon la même note. En juillet 2014, les prix de ces mêmes produits ont enregistré une hausse de 1,9% en glissement annuel comparé à juillet 2013. Ceux des services ont augmenté de 4,6%. La maîtrise du rythme de l'inflation est devenue un enjeu principal pour le gouvernement dont le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s'en est toujours félicité. Il n'a manqué aucune occasion pour vanter cette maîtrise, considérée comme une réalisation du gouvernement. Mais ce taux risque de prendre une courbe ascendante dans les années, voire les mois à venir. Selon certains spécialistes, le taux d'inflation annuel en Algérie qui oscille entre 3% et 4% risque d'augmenter suite à la décision d'abrogation de l'article 87 bis du Code du travail. Cette décision prise lors du dernier Conseil des ministre sera inscrite au titre de la loi de finances 2015. Les mesures d'application de la suppression de cet article seront abordées à l'occasion de la réunion tripartite (gouvernemenet-Centrale syndicale-patronat), prévue en ce mois de septembre. La suppression de cet article provoquera des augmentations salariales. La hausse du taux d'inflation est d'autant plus à craindre que les Algériens sont habitués à l'augmentation des prix des produits de large consommation à chaque augmentation de salaires des travailleurs. On se rappelle les hausses vertigineuses des prix de certains produits, il y a quelques années lorsque des rappels faramineux ont été versés aux salariés de la Fonction publique. Mais le gouvernement qui se soucie de la préservation de la stabilité sociale (une hausse des prix peut la remettre en cause) prendrait toutes les mesures pour éviter une telle éventualité.