Ce fut la meilleure sortie des Verts depuis la CAN 2004. « Aujourd'hui, nous avons eu affaire à un adversaire redoutable, très fort défensivement, qui sait attaquer. Cela valorise notre succès d'autant que, physiquement parlant, les Algériens étaient mieux préparés que nous. Nous voulions les 3 points, nous les avons obtenus. A partir de là, qu'on ait bien ou mal joué importe peu». Ces mots sont de Okacha, l'habituel maître à jouer du onze national du Nigeria, juste après que celui-ci eut battu son homologue d'Algérie. Ils témoignent de la grande frousse qu'ont eue les Nigérians samedi après-midi au National Stadium d'Abuja. Ils ont, en effet, attendu la 85' pour trouver le chemin des filets sur but qui pouvait être largement évité avec un minimum de concentration de la part du onze algérien. «C'est terrible, nous confiait Stephane Pauwels le coordinateur technique de l'EN après le mach. Les gars ont fait un sans-faute sur le plan de la concentration pendant 85'. Il a fallu un court instant d'égarement pour que le ballon aille au fond des filets». Le football est ainsi fait, s'agissant d'un sport où la moindre erreur peut être fatale. Il reste qu'au-delà de cette défaite de l'équipe nationale, il convient de positiver. Des trois matches de qualification à la coupe du monde et à la CAN 2006 qu'elle a disputés jusqu'ici, celui d'Abuja fut le plus plein. Entre l'équipe qui a affronté l'Angola à Annaba et celle qui a joué contre le Nigeria, le déséquilibre est flagrant et plaide en faveur de la seconde nommée. Autant à Annaba on avait eu droit à une équipe presque sans âme, autant à Abuja elle s'est métamorphosée au point de faire douter le Nigeria et ses vedettes qui demeure, malgré tout, le favori du groupe. Et ce changement est passé par une étape intermédiaire, celle du Zimbabwe où elle avait déjà donné des signes d'une réaction positive. Tout cela s'est réalisé au moment où cette équipe a dû faire face à une extraordinaire série de forfaits que seul Mansouri manquerait à l'appel pour suspension. La malchance a fait qu'elle a dû se passer également des services de Zafour, Aribi, Meniri, Beloufa, Belmadi et Cherrad c'est-à-dire des joueurs capables de lui donner de l'assise. Quelque part, tous ces malheurs ont peut-être eu un impact sur le mental des joueurs valides qui ont trouvé la volonté nécessaire à même de bousculer les Nigérians. Car même si ces derniers ont dominé le match, ils ont été exposés à un réel danger qui a fait que les Algériens ont raté quelques belles occasions de scorer. Cela a démontré que ces derniers ne se sont pas contentés de défendre et de plier. Ils ont su, également, oser jusqu'à faire trembler leurs adversaires. C'est dire que cette équipe décimée qu'on voyait «couler» face aux prestigieux joueurs nigérians, a remarquablement tiré son épingle du jeu même si en fin de compte elle n'a pu éviter la défaite. Aujourd'hui, elle accuse du retard dans son groupe de qualification contre l'Angola et contre le Nigeria. Cependant, comme il reste 7 matches à disputer et avec un système d'une victoire à 3 points, ses chances de qualification restent intactes. Surtout lorsqu'on sait que d'ici le 3 septembre, jour de son prochain rendez-vous contre le Gabon, elle va très certainement récupérer ses joueurs absents. Dans la bataille dont le terrain du stade d'Abuja fut le théâtre ce samedi, il convient de tirer bien bas le chapeau à certains acteurs. On pense essentiellement au gardien Benhamou, auteur d'arrêts décisifs aux défenseurs Bougherra et Belhadj qui n'ont pas laissé beaucoup d'espace aux attaquants auxquels ils étaient opposés, au milieu de terrain Zioui qui a considérablement gêné les Nigérians, et à l'attaquant Boutabout lequel bien qu'isolé et sans ballon, a constitué un réel danger à l'arrière garde adverse. Il reste que les autres n'ont pas démérité et ont contribué à faire de cette sortie nigériane une bonne sortie même si elle fut infructueuse.