Ambiance n Après vingt-quatre ans d'absence à une phase finale de Coupe du monde, l'Algérie a raté son entame de l'édition sud-africaine compromettant sérieusement ses chances de passer au second tour. Tous ceux qui ont suivi le match Algérie - Slovénie, qu'ils soient supporters, observateurs ou spécialistes, s'accordent à dire que les hommes de Rabah Saâdane avait une véritable aubaine de remporter le gain des trois points s'ils avaient été un peu plus audacieux face à un adversaire qui était à leur portée. Quoi de plus réconfortant de débuter avec un succès, prendre la tête du classement, reléguant l'Angleterre et les Etats-Unis à deux points, et se mettre une sacrée dose de confiance dans les batteries. Ce scénario idéal était vraiment possible si l'attaque algérienne avait été plus créative, que Djebbour moins esseulé dans sa quête de trouver des solutions devant, que le flanc droit soit moins encombré avec trois joueurs qui se marchaient sur les pattes (Bougherra, Kadir et Matmour), si le coaching de Saâdane était plus judicieux en seconde mi-temps. D'autant que les choses avaient bien débuté pour les coéquipiers de Ziani qui étaient bien en place dès les premières minutes de la partie, monopolisant le jeu et le ballon à leur compte beaucoup plus que leurs adversaires, se permettant même deux occasions nettes de scorer, la première sur un coup franc bien enveloppé de Belhadj et la seconde sur une tête piquée de Halliche. La défense dégageait de l'assurance, Chaouchi régnait dans les airs et ne prenait pas de risques inutiles en cette première période digne d'un mondialiste. En seconde mi-temps, qu'on appelle, à tort ou à raison, celle de l'entraîneur, on s'attendait à ce que les Verts haussent le ton et élèvent leur rythme de jeu, sachant que les Slovènes donnaient des signes de souffrance par rapport à la chaleur qui régnait à Polokwane et surtout des difficultés à percer la double muraille algérienne, avec un duo Lacen - Yebda très présent et une défense à quatre qui aurait pu se déployer pour apporter un plus en attaque. Au-lieu de tout cela, place au gâchis avec une rentrée complètement ratée de Ghezzal à l'heure de jeu puis un cadeau de Chaouchi sur un tir pas vraiment redoutable de Koren qui scelleront, ce qui sera pour longtemps, le match-cauchemar des Verts en cette entame du Mondial-2010. Même le point du match nul, qui nous aurait laissés sur notre faim, pouvait nous satisfaire en attendant mieux. Alors on repart avec beaucoup de déception, une énorme frustration et un paquet de regrets, d'autant que l'équipe sera déjà diminuée par l'absence d'un Ghezzal qui a d'ores et déjà raté son Mondial. «C'est la cruauté du football, nous, nous ratons la balle de Ziani, manque de peau, ce sont les Slovènes qui en profitent par la suite pour marquer, après deux erreurs de nos joueurs», dira un Saâdane dépité à la fin d'une rencontre qu'il ruminera longtemps. Dans les rédactions sportives et sur les plateaux télés, chacun y va de son analyse, revenant sur la préparation de la sélection, le choix des joueurs et de la tactique de jeu, des changements opérés, de la fébrilité de l'équipe, de sa nervosité, de son manque d'efficacité et tant d'autres éléments qui n'ont pas fonctionné chez les Verts à l'occasion de leur retour parmi les 32 meilleures nations du football mondial. «Maintenant, il faut récupérer et se préparer pour un match encore plus difficile, contre l'Angleterre, qui est la meilleure équipe du groupe. Cela va vraiment être difficile. Nous avons eu de bonnes opportunités aujourd'hui, mais nous les avons manquées. Faisons en sorte de les exploiter la prochaine fois», conclura Saâdane qui devra préparer son équipe pour affronter un adversaire qui va monter encore en puissance, qui a besoin de points et qui veut reprendre son rang de favori. Les Verts ont-ils les armes suffisantes et le moral nécessaire pour se transcender ? La question demeure posée jusqu'à vendredi.