La ministre n'a rien laissé au hasard Le coup d'envoi de l'année scolaire sera donné à partir de Ghardaïa. C'est le grand jour. La rentrée scolaire est enfin au rendez-vous. Après de longues vacances, plus de 8 millions d'élèves, représentant les différents paliers emprunteront le chemin de l'école ce matin. Rien qu'au niveau de la capitale, 722.700 élèves sont attendus. Vêtus de tabliers et armés de cartables, les élèves vont renouer avec les cours. L'événement s'impose comme le fait important de l'actualité nationale. Tout le monde en parle. Le gouvernement, les syndicats, les médias et les parents d'élèves se mobilisent. Même les magasins se sont mis de la partie. Les articles scolaires sont exhibés partout dans les grandes surfaces et même dans les trottoirs, annonçant en grande pompe la rentrée des classes. Le coup d'envoi de l'année scolaire sera donné à partir de Ghardaïa. La ministre de l'Education nationale effectuera une visite dans les établissements de la région pour annoncer l'ouverture officielle de l'année scolaire. Le choix de la région est loin d'être fortuit. Le gouvernement veut, à travers cette visite, afficher son intérêt à une région vivement secouée par un cycle de violence ayant mené même à la fermeture des écoles. En se déplaçant dans la vallée du M'zab, la ministre de l'Education veillera donc à s'assurer des conditions matérielles et humaines dans cette région sensible. L'année scolaire 2014/2015 se veut différente des précédentes. Peut-on avoir une année sans grève? Tout l'enjeu est là. Le département de l'éducation, à sa tête Benghebrit, fait des pieds et des mains pour écarter la menace sur l'école. Un grand travail de mobilisation a été effectué depuis sa nomination. La ministre de l'Education n'a épargné aucun effort pour assurer toutes les conditions nécessaires en mesure de garantir une reprise dans le calme. Selon l'inspecteur général du ministère de l'Education nationale, Messeguem Medjadi, le ministère de tutelle a mobilisé tous les moyens matériels et humains nécessaires, en vue de garantir une rentrée scolaire «ordinaire» à tous les élèves à travers le territoire national. Le même responsable précise que tous les directeurs de wilaya du secteur de l'éducation ont été instruits dans ce sens. Pour réduire le problème de la surcharge des classes, le département a pris ses précautions. Il est prévu la réception de 88 nouveaux lycées, de 81 collèges d'enseignement moyen (CEM) et de 270 écoles primaires. «Toutes les capacités ont été mobilisées et tous les établissements sont prêts pour cette rentrée, notamment après l'évaluation de la situation par le ministère avec les responsables des collectivités locales au niveau des wilayas», a indiqué M.Medjadi. Sur le plan social, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit a fait du dialogue son cheval de bataille. Dans toutes ses sorties, elle n'a pas cessé de rappeler que son département «prône la concertation et le dialogue avec les partenaires sociaux et les syndicats du secteur ́ ́dans le cadre de la loi ́ ́.»Dans ce sillage, le ministère a tenu, au cours des derniers mois, au moins trois rencontres avec chacun des neuf syndicats agréés, lesquels ont présenté quelque 140 revendications. Lors d'un séminaire de formation des directeurs de wilaya de l'éducation, Mme Benghebrit a appelé à la mise au point d'une politique de communication favorisant la concertation et le dialogue permanents avec les partenaires sociaux. Comme elle a appelé à l'adoption d'un système de bonne gouvernance à tous les niveaux de son secteur, à travers une gestion «participative» qui vise à améliorer les résultats de tous les paliers d'enseignement dans le cadre d'une charte de déontologie. Mme Benghebrit n'a rien laissé au hasard. Concernant la surcharge des cartables, l'Office national des publications scolaires (Onps) a procédé à l'allègement du poids des livres scolaires et ce, en en plus des efforts menés dans le sens de réduire la liste des affaires et livres scolaires. Des mesures strictes imposant le respect dans les établissements ont été également prises. Tenue correcte et tablier sont exigés désormais au niveau des trois paliers. La ministre de l'Education veut rendre à l'école algérienne son image d'antan. Il reste à savoir si ces mesures seront efficaces sur le terrain?