Après avoir combattu vaillamment le terrorisme durant la longue nuit des années 1990, les patriotes de la wilaya de Tizi Ouzou se disent, aujourd'hui, marginalisés. Ils réclament désormais reconnaissance. Notamment, celle «solennelle de leur lutte pour la sauvegarde de la république». Ils rappellent, à travers une déclaration adressée à notre rédaction, qu'ils étaient aux avant-postes contre le terrorisme meurtrier et ce pendant de longues années, aux côtés des militaires, des gendarmes et autres corps de sécurité. «En Algérien responsables et dignes, à l'instar de nos collègues de toutes les autres régions du pays, nous avons participé aux cotés de l'Armée nationale populaire (ANP) à la lutte contre le terrorisme armé tout au long d'une décennie et bien après» écrivent-ils en ajoutant: «La violence qui a caractérisé cette période est telle qu'aujourd'hui encore, nous subissons toujours les retombées néfastes tant au plan psychologique, social, qu'économique et politique.» Soucieux de défendre leurs droits et d'améliorer leurs conditions, ils montent aujourd'hui au créneau après avoir constaté la non-application de la loi n° 13-08 du 30 décembre 2013 portant loi de finances pour 2014. Laquelle tient pourtant compte de leurs préoccupations, particulièrement matérielles. L'article 77 de ladite loi stipule que «les citoyens volontaires ayant participé aux cotés de l'Armée nationale populaire à la lutte contre la subversion et le terrorisme, postérieurement à 1992, conformément à la réglementation en vigueur, ouvrent droit à une pension de retraite proportionnelle exceptionnelle et au rachat, sur le budget de l'Etat, des cotisations de sécurité sociale et de retraite». Les patriotes de la wilaya de Tizi Ouzou dénoncent par ailleurs la non-prise en charge de la dimension symbolique de leur cause, dont «la pertinence est avérée», soutiennent-ils. Aussi, manifestent-ils leur courroux en constatant qu'après neuf mois d'attente, la décision pourtant édictée par les pouvoirs publics, n'a été suivie d'aucun effet. Ils se disent lésés et réduits au rang de laissés-pour-compte, et ce, après avoir répondu favorablement à l'appel de la patrie en faisant front aux terroristes qu'ils ont acculés dans leurs derniers retranchements. Les atermoiements qu'ils relèvent et qui pénalisent leurs dossiers, demeurent selon eux, inexpliqués; alors que la situation de nombre d'entre eux se dégrade de jour en jour, alors que le sentiment d'injustice et d'abandon gagne implacablement les esprits. Ils crient finalement à la confiscation et à la mise sous scellés de leurs dossiers. Ils en appellent à l'intervention des autorités publiques, à leur tête le président de la République Monsieur Abdelaziz Bouteflika, pour une prise en charge effective de leurs revendications à travers la mise en place du cadre réglementaire requis pour l'application de la loi en leur faveur. Ils exigent surtout la reconnaissance pour service rendu à la patrie, tout en se disant attachés au sens du devoir et de la responsabilité.