Le roman Meursault, contre-enquête de l'écrivain et journaliste algérien Kamel Daoud sera bientôt adapté au cinéma par Saïd Ould-Khelifa. Présélectionné au prix Goncourt et au prix Renaudot, les deux plus importantes distinctions littéraires en France, le livre de Kamel Daoud, paru en 2013 en Algérie avant d'être édité en France Meursault, contre-enquête, est nominé parmi 15 romans pour le prestigieux prix de l'Académie Goncourt et parmi 17 autres pour le prix Renaudot, décerné le même jour que le Goncourt par des journalistes et des critiques littéraires. L'annonce des sélections finales pour ces deux prix littéraires est prévue en octobre alors que les lauréats seront connus le 5 novembre prochain. Premier roman de Kamel Daoud, Meursault, contre-enquête reprend l'histoire de l'assassinat commis par le personnage polémique de L'Etranger du prix Nobel de littérature né en Algérie, Albert Camus, en livrant une version du meurtre racontée d'un point de vue algérien par le frère de l'Arabe assassiné. Salué par la presse et la critique dès sa sortie en Algérie, ce roman est également en lice pour d'autres distinctions comme le prix François Mauriac de l'Académie française et le Prix des cinq continents de l'Organisation internationale de la Francophonie. Invité à commenter cette double nomination, l'éditeur algérien du roman, Sofiane Hadjadaj (Barzakh) a déclaré: «Cette nomination est d'autant plus importante que le roman de Daoud pose beaucoup de questions sur la 'mémoire franco-algérienne'', portée à la fois par la vision de l'auteur et du livre d'Albert Camus auquel il renvoie, a estimé M. Hadjadj. Plusieurs auteurs algériens étaient sélectionnés pour les prix prestigieux de l'édition en France, c'est le cas, notamment du plus prolifique, Yasmina Khadra qui avait bien été finaliste du prix Renaudot avec L'Attentat en 2005, El Mahdi Acherchour retenu sur la première liste du prix Femina en 2010 pour Moineau, Boualem Sansal, sélectionné pour le Medicis en 2008 pour Le village de l'Allemand, Salim Bachi nominé sur les premières listes du Goncourt en 2008 avec Le silence de Mahomet et du Renaudot en 2010 pour Amours et aventures de Sindbad le marin, Anouar Benmalek retenu en 2000 sur la première liste du Femina pour L'Enfant du peuple ancien. Mais aucun, rappelle Sofiane Hadjadj, «n'avait d'abord été publié en Algérie. Tous, comme tous les auteurs africains, publient d'abord en France avant de voir leurs livres éventuellement faire l'objet d'une cession de droits pour une édition algérienne». Ce tout premier roman du journaliste-écrivain, Kamel Daoud, fera prochainement l'objet d'une double adaptation au théâtre et au cinéma, a-t-on appris auprès de la maison d'édition Barzakh. Pour l'adaptation au théâtre, elle devrait se faire au printemps 2015, d'une adaptation au théâtre Liberté de Toulon, codirigée par le comédien Charles Berling, dans une mise en scène de Philippe Berling et où le comédien Miloud Khetib incarnera le rôle principal. Pour le projet d'adaptation cinématographique, elle est en cours par le réalisateur Saïd Ould-Khelifa. Dans ce que l'on pourrait appeler «la géopolitique éditoriale», Daoud fait donc figure d'exception. Né en 1970 à Mostaganem (ouest) Kamel Daoud anime la chronique Raïna Raïkoum dans le journal francophone Le Quotidien d'Oran. Il est également l'auteur des deux recueils de nouvelles Minotaure 504 et La préface du nègre.