C'est avec un grand soulagement et loin du climat contestataire, que les citoyens de la ville de Tazmalt ont eu à découvrir la liste des prébénéficiaires des 128 logements sociaux de la commune. Affichée samedi dernier, ladite liste a été accueillie avec satisfaction, même si quelques-uns parmi les nombreux demandeurs s'estimaient lésés. Cependant, la colère, qui a éclaté dans la quasi-totalité des autres communes de la wilaya, a laissé place à l'espoir qui anime, désormais, le reste des demandeurs malheureux. Tazmalt, qui a eu à vivre la fête de l'Indépendance dans un esprit de communion, doit tout à cette liste de prébénéficiaires et à ses concepteurs, qui ont veillé à une répartition équitable et juste. M.Achour Belkhichane, maire de la ville et président de la commission communale d'attribution, a insisté en personne pour que les nécessiteux, jusque-là exclus, en bénéficient. De l'avis général, c'est une première dans les annales de cette commune. Les nombreux observateurs, qui l'affirment, en veulent pour preuve ce nombre important de fils, filles, veuves de chahid et jeunes de moins de 35 ans, qui figurent parmi les heureux prébénéficiaires. «C'est la première fois dans l'histoire de la commune qu'une action est créditée de juste et d'équitable», estimaient plusieurs citoyens de la ville qui n'omettaient pas de rappeler «le climat de hogra instauré depuis une vingtaine d'années». «C'est la liberté retrouvée», soutenait un jeune qui, bien qu'il ne figure pas sur la liste des prébénéficiaires, a tenu à être de la partie pour les festivités commémoratives du 5 Juillet. «A ce rythme, j'aurais, moi aussi, ma chance la prochaine fois», affirmait-il, pour signifier qu'il ne conteste aucunement cette opération d'attribution des logements à Tazmalt. Ainsi donc, après Akfadou, c'était cette semaine au tour de Tazmalt de passer en douce l'épreuve de la répartition des logements. A Béjaïa, l'attribution des logements sociaux, qui n'a été lancée qu'après une instruction du wali, a été caractérisée par une forte contestation, induisant dans certains cas une crise au sein des majorités. C'est le cas à Sidi Aïch, où le maire vient d'être radié des rangs du parti FFS en raison de la liste des prébénéficiaires que la commission qu'il préside a confectionnée. Cette pratique, très répandue dans le parti d'Aït Ahmed, est, certes, de nature «à ralentir les ambitions opportunistes de certains élus et militants malintentionnés», comme l'expliquait, hier, un cadre du parti à Béjaïa, mais elle cache mal toutes les insuffisances liées à ce sujet, à l'image de la loi, les faibles quotas attribués aux communes, etc.