L'ambassadrice se recueille à Maqam Echahid Elle a exprimé son souhait de travailler avec le gouvernement et le peuple algériens. L'attentisme et le statu quo ne sont pas le propre des Américains. A peine installée, l'ambassadrice des Etats-Unis d'Amérique, Mme Joan Polaschik, est déjà sur le terrain. Elle y entre par les portes de l'Histoire. Mme Polaschik s'est rendue, hier, au sanctuaire des Martyrs (Maqam Echahid) à Alger où elle s'est recueillie à la mémoire des martyrs de la guerre de Libération nationale. L'ambassadrice a déposé une gerbe de fleurs au pied de la stèle commémorative et a observé une minute de silence. Elle a visité par la suite, le Musée national du Moudjahid pour «apprendre davantage sur l'histoire du mouvement d'indépendance de l'Algérie». «J'éprouve beaucoup de respect pour le courage et la force du peuple algérien qui a fait beaucoup de sacrifices, des années durant, notamment en ce qui concerne son combat pour l'indépendance», a déclaré Mme Joan Polaschik. Elle a affirmé que les Etats-Unis d'Amérique et l'Algérie partagent une «longue histoire» de coopération et d'amitié, exprimant son souhait de travailler avec le gouvernement et le peuple algériens afin de «renforcer» davantage ces relations. Tout y est dans cette laconique déclaration: les liens historiques très lointains, les relations politiques actuelles et les perspectives entre les deux pays. L'Algérie a été l'un des premiers pays au monde à reconnaître les Etats-Unis comme pays après son indépendance le 4 juillet 1776, aux rapports admiratifs des Américains avec l'un des pères fondateurs de l'Etat algérien, l'Emir Abdelkader. En guise de reconnaissance au combat de cet homme, une petite ville de 2000 habitants dans l'Etat de l'Iowa, au coeur de l'Amérique, porte son nom, El Kader. De ces rapports historiques on retient également «Le discours algérien» (The Algerian Speech), cette brillante plaidoirie faite en juillet 1957 à la tribune des Nations unies par le jeune sénateur de l'Etat du Massachusetts, John Fitzgerald Kennedy qui deviendra quelques années plus tard le président des Etats-Unis. Il réservera l'un des accueils les plus chaleureux à Washington à Ahmed Ben Bella en 1962, président de la jeune nation algérienne. Parlant de ces faits et liens historiques, l'on comprend la symbolique de la visite effectuée, hier, par l'ambassadrice américaine. Cela d'une part, de l'autre, cette sortie intervient dans un contexte régional bouillonnant, notamment avec la crise malienne et coïncide avec l'arrivée à Alger du chef d'état-major des Armées françaises, le général Pierre de Villiers Mme Joan A. Polaschik avait prêté serment en qualité d'ambassadrice des Etats-Unis d'Amérique auprès de la République algérienne démocratique et populaire, le 15 août dernier. Diplomate de carrière et haut fonctionnaire de la diplomatie américaine (Senior Foreign Service), Mme Polaschik a roulé sa bosse dans le Monde arabe. Elle a servi comme directrice du Bureau des affaires de l'Egypte et du Levant au département d'Etat américain. En 2013, elle était directrice intérimaire du Bureau des affaires israéliennes et palestiniennes. Auparavant, elle a été chef de mission adjointe à l'ambassade américaine de Tripoli en Libye, de 2009 à 2012. Conseillère pour les affaires politiques et économiques à l'ambassade américaine de Bakou en Azerbaïdjan de 2005 à 2008 et de 2001 à 2004, elle fut coordonnatrice régionale pour les réfugiés, basée à l'ambassade américaine d'Amman en Jordanie. Elle a également servi au département d'Etat comme officier diplomatique au Bureau de l'Iran de 2000 à 2001 et a occupé le poste d'adjointe aux Affaires du Proche-Orient de 1999 à 2000. Elle a été secrétaire aux Affaires politiques de l'ambassade américaine de Tunis en 1997-1999 et secrétaire aux affaires consulaires, ainsi qu'aux services généraux, à l'ambassade américaine de Tachkent en Ouzbékistan en 1995-1996. Un riche parcours qui fait de cette ambassadrice une notoriété diplomatique. A l'Algérie de tirer profit de cette expérience.