Cette ville, connue naguère pour sa verdure et ses nombreux jardins, ressemble, depuis quelques années, à un véritable champ de tir. Les espaces verts, qui faisaient le bonheur des familles et l'orgueil de la ville, totalement abandonnés, sont devenus, par la grâce de l'indifférence des uns et de la négligence des autres, des terrains hideux que les enfants utilisent pour leurs sempiternelles parties de football. Les quelques rares jardins qui ont échappé à la dégradation se situent au centre-ville. Pour les autres, il suffit de faire un tour pour avoir une idée sur l'ampleur des dégâts : les bancs détruits, les jets d'eau à sec... Dans ce triste décor, seuls les murs de clôture ont résisté au temps et à ses outrages, à l'exemple du jardin dit Djnane El-Baylek. Cette triste situation, indigne d'une cité comme Souk Ahras, n'a pas laissé indifférents les responsables de la commune qui ont entrepris une vaste opération d'embellissement et d'assainissement, plus précisément dans la nouvelle cité située en face du technicum Skanka, qu'on appelle technicum Djaber Ibn Hayane, pour améliorer le cadre de vie du citoyen qui, il faut bien le dire, s'est totalement dégradé. Après une longue période de laisser-aller, Souk Ahras s'est transformé en un chantier où des opérations de restauration ont été entreprises pour redorer le blason terni d'une ville où la verdure était omniprésente. Un bon nombre de citoyens souhaitent que les autorités locales pensent à la réhabilitation du parc d'attraction - souhait de tous les enfants - ce qui permettra de changer le cadre de vie de ces derniers dans ces moments difficiles où la délinquance fait des ravages et les moyens de distraction quasiment absents (pas de piscine, pas de manège, peu de stades...). L'un des citoyens de cette wilaya explique que «le sport doit également retrouver sa vocation mobilisatrice de la jeunesse, qui doit être encouragée à recouvrer sa place dans la société, et ce, en leur ôtant de la tête l'idée qu'ils sont abandonnés, livrés à eux-mêmes, mais plutôt pris en charge, intégrés dans une dynamique de construction, et les maisons de jeunes doivent abriter des activités culturelles et autres». Enfin, ce jeune homme espère que le travail entrepris jusque-là ne sera pas vain. Améliorons ensemble la situation sociale de la jeunesse.