De grands moyens ont été mis en oeuvre pour retrouver le touriste français Aussitôt la nouvelle de l'enlèvement du ressortissant français, Hervé Gourdel, confirmée, les troupes d'élite de l'ANP ont été engagées en urgence sur le terrain. De sources militaires, on a appris que l'ANP a mobilisé plus de 1500 soldats dont des parachutistes. Ces soldats d'élite sont sur les traces de l'organisation terroriste Daesh qui a revendiqué l'enlévement. Les éléments de l'ANP entament une opération pour retrouver le touriste français. «Il y a deux unités du secteur opérationnel de Bouira et trois unités de Tizi Ouzou qui sont déployées sur le terrain. Parmi les soldats mobilisés, il y a des parachutistes. Il y a au moins 1500 soldats sur le terrain», expliquent les mêmes sources militaires. De même que des éléments des services de renseignement prennent part à cette opération de ratissage d'envergure.«Les opérations sont supervisées sur place par les chefs de secteurs opérationnels de l'armée à Bouira et Tizi Ouzou», indiquent les mêmes sources. Le ressortissant français a été enlevé dans la nuit de dimanche à lundi derniers entre le massif d'Ath Ouacif dans la wilaya de Tizi Ouzou et le plateau d'Aswel aux limites de la wilaya de Bouira, dans le massif du Djurdjura (Kabylie). C'est en revenant d'une randonnée pédestre en compagnie d'amis algériens et de guides originaires de la région que le groupe est tombé sur un groupe terroriste dont le nombre reste indéterminé. Les terroristes ont enlevé le Français alors que le reste du groupe a été laissé libre. Cet acte commis, selon la vidéo diffusée hier et les propos de l'otage, par ce groupe terroriste qui a prêté allégeance au calife d'Irak, s'est autoproclamé Jund El Khalifa et signe son premier acte sur le territoire algérien. En kidnappant cet amateur de «tracking», un sport d'endurance extrême qui se pratique en montagne, les auteurs confirment le penchant de l'ex-Aqmi et de toutes les nébuleuses terroristes pour cette énième organisation criminelle née en Irak et en Syrie et communément appelée «Daesh». L'Etat Islamique dirigé par Aboubakr El Baghdadi avait lancé lundi dernier un message à ses fidèles pour tuer les ressortissants des pays de la coalition qui s'apprêtent à intervenir en Irak. Cet enlèvement bien planifié semble être une exécution de cet appel cynique. Hier, d'impressionnants dispositifs sécuritaires étaient mis en place pour tenter de retrouver le touriste français. Toute la région était quadrillée et des unités spéciales ont été dépêchées pour un ratissage. En plus de son impact médiatique au niveau international, cet enlèvement qui intervient après une longue accalmie est un réel frein à l'activité touristique qui commençait à reprendre à Tikjda, la station de montagne où avait réservé Hervé Goudel. Depuis plus d'une décennie, la vie a repris sur les hauteurs du Djurdjura. L'hôtel qui porte le nom de la majestueuse montagne, incendié en 1994, a été réhabilité ainsi que le Centre national des loisirs et des sports de Tikjda portant la capacité d'accueil à 600 lits. Les lieux sont devenus une destination et même le champion français de demi-fond, Mehdi Bala, était venu parfaire sa préparation et a séjourné une quinzaine de jours. Même si sporadiquement on a eu écho de tentatives d'incursion, de la présence de temps à autre de suspects dans la région, la force de frappe des groupes terroristes a été sensiblement réduite et cet enlèvement vient comme une foudre «brûler» les efforts de la direction de l'hôtel des pouvoirs publics et afin de redonner vie aux lieux. La faune et la flore ont repris leurs droits. «Cet acte criminel réduira notre activité. Le manque à gagner sera lourd surtout que nos infrastructures viennent à peine de sortir la tête de l'eau», nous confiera, désabusé, un employé de l'hôtel. «Si les touristes venaient à bouder les lieux, des dizaines de familles des deux versants du Djurdjura resteront sans ressources», ajoutera notre interlocuteur. Les comités des villages de la région ont exprimé leur refus de cet acte qui sert les intérêts des mouvances intégristes qui se contestent le pouvoir en Orient. «Nous n'avons rien à voir avec eux. Les ravisseurs doivent libérer notre hôte sans aucune condition et dans l'immédiat», nous confiera un citoyen de la région. Au moment où nous mettons sous presse, aucune information n'a percé au niveau de la cellule mise en place localement pour suivre l'affaire.