L'enlèvement du ressortissant français Hervé Pierre Gourdel, dimanche 21 septembre, à 21h, à hauteur du village d'Aït Ouabane, commune d'Akbil, dans la wilaya de Tizi Ouzou, restera certainement dans l'histoire du terrorisme pas seulement en tant qu'acte criminel mais beaucoup plus pour ses nombreux aspects curieux qui n'ont pas manqué de donner à réfléchir aux observateurs et aux spécialistes algériens des questions sécuritaires. Invité par des amis algériens, Hervé Pierre Gourdel, âgé de 55 ans et guide alpiniste, était arrivé à l'aéroport international d'Alger le 20 septembre 2014 et était hébergé dans un chalet proche du complexe de Tikdjda, dans la wilaya de Bouira. En tant que professionnel, il ne pouvait pas ne pas procéder à une étude détaillée de la montagne qu'il avait choisie d'escalader et donc avoir une parfaite connaissance des multiples risques et même menaces qui l'attendaient dans cette région. Les technologies de l'information et de la communication, à travers Internet et Facebook, permettent de se renseigner sur les moindres détails pour n'importe quel déplacement. Or, la région où a été enlevé le Français est réputée être fréquentée par les groupes terroristes qui continuent de se manifester par des actes criminels et au moins par des opérations de racket. Cette région a connu un grand nombre d'enlèvements qui ont été médiatisés au plan national. On sait que les ravisseurs ont intercepté le véhicule ayant à son bord Hervé Gourdel et un groupe d'Algériens qui l'accompagnait aux alentours d'Ath Ouacif, dans le massif du Djurdjura. Après avoir libéré ses compagnons algériens et abandonné le véhicule sur les lieux, ils ont gardé le ressortissant français et pris la fuite vers une direction inconnue. C'est à croire que le ressortissant français avait rendez-vous avec ses ravisseurs chez eux, dans la zone de prédilection des enlèvements.