Le Premier ministre britannique, David Cameron, dont le pays va renforcer la coalition, a estimé que la lutte contre l'EI pourrait durer des années La coalition dirigée par les Etats-Unis a maintenu hier la pression sur les djihadistes de l'EI en bombardant leurs positions en Syrie et en Irak, alors que Londres s'apprêtait à voter sur une participation aux frappes en Irak. Le Danemark, qui a annoncé le déploiement de sept avions de combat F-16 en Irak, est le dernier pays en date à se joindre à la coalition mise en place par les Etats-Unis pour «détruire» le groupe extrémiste sunnite responsable d'atrocités dans les régions syriennes et irakiennes sous son contrôle. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH, basé en Grande Bretagne) les Etats-Unis et leurs alliés du Golfe ont lancé jeudi soir et hier matin de nouvelles frappes contre les installations pétrolières prises par l'EI dans la province de Deir Ezzor dans l'est de la Syrie. Des raids ont en outre visé hier un centre de commandement de l'EI près d'al-Mayadine dans la même province, ainsi que des installations pétrolières et une base de l'EI dans la province de Hassaka (nord-est), a précisé l'OSDH. Le Pentagone a confirmé des raids en Syrie qui ont détruit des chars du groupe à Deir Ezzor, ainsi qu'en Irak contre des positions de l'EI dans la région de Kirkouk (nord) et à l'ouest de Baghdad. Les avions de combats américains, saoudiens et émiratis avaient frappé mercredi, pour la première fois, des raffineries de l'EI en Syrie, avec l'objectif d'assécher l'une de ses principales sources de revenus. Depuis leur début mardi, les frappes en Syrie ont tué 141 jihadistes, parmi lesquels 129 étrangers dont 84 affiliés à l'EI, selon l'OSDH. Convoqué en session extraordinaire, le Parlement britannique s'apprêtait hier à voter sur un texte autorisant «l'usage des frappes» pour soutenir le gouvernement irakien et précisant que Londres «ne déploiera aucun soldat dans les zones de combat». «Cela va être une mission qui ne va pas prendre des mois mais des années, mais je pense que nous devons nous préparer pour cet engagement», a dit le Premier ministre David Cameron devant la Chambre des Communes qu'il a rappelée en session extraordinaire pour voter le ralliement à la coalition contre l'organisation de l'Etat islamique (EI). «Les caractéristiques de cette campagne seront la patience et la persévérance», a-t-il ajouté, martelant qu'il n'y aurait «pas de troupes britanniques ou occidentales qui occuperaient l'Irak». «Je crois que nous devons faire plus en Syrie», a-t-il également souhaité, alors que le parlement se prononçait hier uniquement sur la possibilité de participer à des frappes aériennes en Irak a précisé le Premier ministre britannique Les frappes des six tornades britanniques déployés dans la région pouvaient intervenir dès hier soir. La fille de l'otage britannique David Haines, enlevé en Syrie et décapité par l'EI, a apporté son soutien à une participation des forces britanniques. «L'EI doit être éradiqué», a dit Bethany Haines. Son père avait été exécuté après la décapitation de deux journalistes américains James Foley et Steven Sotloff, également enlevés en Syrie, dans des vidéos diffusées par le groupe extrémiste sunnite.