L'ancien président égyptien Hosni Moubarak est arrivé samedi au tribunal du Caire qui doit rendre son verdict dans son procès pour complicité dans le meurtre de centaine de manifestants durant la révolte qui l'a chassé du pouvoir en 2011. L'ex-raïs, à la santé fragile à 86 ans, a quitté l'hôpital militaire du Caire, où il est assigné à résidence, allongé sur une civière jusqu'à l'hélicoptère qui l'a emmené au tribunal situé au coeur de l'académie de police de la capitale, a-t-on constaté. Le même tribunal doit également trancher dans le cadre d'un autre dossier, une affaire de corruption, concernant le président déchu et ses deux fils Alaa et Gamal. M. Moubarak est jugé pour complicité de meurtre avec l'ex-ministre de l'Intérieur Habib al-Adly et six anciens hauts responsables des services de sécurité. Lors d'un premier procès, il avait été condamné en juin 2012 à la prison à perpétuité, mais la sentence avait été annulée pour des raisons techniques et l'affaire rejugée. Le tribunal va se prononcer dans un climat bien différent de celui qui prévalait il y a deux ans. En juin 2012, l'Egypte tenait en effet sa première élection présidentielle démocratique et élisait un président civil et islamiste, Mohamed Morsi, un scrutin qui semblait sonner le glas de l'autocratie. Aujourd'hui, M. Morsi, renversé par l'armée au bout d'un an après des manifestations monstres contre lui, est emprisonné et encourt la peine de mort. Et l'institution militaire est revenue sur le devant de la scène en la personne de l'ancien chef de l'armée Abdel Fattah al-Sissi, élu président fin mai 2014.
s'attendre à une peine sévère contre M. Moubarak ou contre les chefs de la police, six d'entre eux ayant été acquittés lors du premier procès. "Je n'ai pas confiance, vu les verdicts précédents (...), les jugements vont dans le sens du climat politique", estime-t-il.