Dans une vidéo diffusée sur Internet, le Front Al-Nosra a qualifié les opérations de la coalition de «guerre contre l'islam» et a fustigé un «axe du mal» dirigé par «le pays des cow-boys». Le Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al Qaïda, a annoncé des représailles «dans le monde entier» contre les pays de la coalition anti-jihadiste menée par Washington, qui multiplie les frappes en Irak et en Syrie. Les derniers raids aériens, effectués samedi par les Etats-Unis, la Jordanie, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, ont visé sept cibles en Syrie et trois en Irak, selon le commandement américain chargé du Moyen-Orient et de l'Asie centrale (Centcom). Dans une vidéo diffusée sur Internet, le Front Al-Nosra a qualifié les opérations de la coalition de «guerre contre l'islam» et a fustigé un «axe du mal» dirigé par «le pays des cow-boys». «Ces Etats ont commis un acte horrible qui va les mettre sur la liste des cibles des forces jihadistes dans le monde entier», affirme dans la vidéo le porte-parole d'Al-Nosra, Abou Firas al-Souri. «Nous sommes engagés dans une longue guerre» qui «pourra durer des décennies», déclare-t-il. Les Etats-Unis frappent depuis août en territoire irakien l'organisation Etat islamique (EI), qui s'est emparée de vastes territoires en Irak et en Syrie, a proclamé un califat, commis de nombreuses exactions dans les zones qu'elle contrôle et assassiné trois otages occidentaux. La coalition a étendu depuis quelques jours ses frappes aériennes à la Syrie. Les Etats-Unis ont annoncé mardi y avoir «éliminé» des membres de Khorassan, un groupuscule islamiste proche d'Al Qaîda qui s'apprêtait selon Washington à lancer des «attaques majeures» aux Etats-Unis et en Europe. D'après le Pentagone, Khorassan est lié au Front Al-Nosra. En revanche, des militants et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh, basé en Grande Bretagne), proche de l'opposition syrienne, soutiennent que le groupe visé est le Front al-Nosra lui-même, apparu dans le conflit syrien en 2012. Des tweets envoyés par un jihadiste semblent confirmer que le chef présumé du groupe Khorassan, Muhsin al-Fadhli, aurait été tué dans des frappes, a annoncé samedi SITE, le centre américain de surveillance des sites islamistes. Les frappes aériennes les plus récentes ont notamment visé la région syrienne d'Aïn al-Arab, où un bâtiment de l'EI et deux véhicules blindés ont été touchés. Malgré ces raids (les deuxièmes menés par la coalition internationale cette semaine dans ce secteur), les jihadistes de l'EI ont attaqué à la roquette la ville kurde d'Aïn al-Arab (Kobané en kurde), poussant plusieurs centaines d'habitants à se réfugier en Turquie voisine, selon l'Osdh. L'avancée des jihadistes vers cette ville, qu'ils assiègent désormais de trois côtés, avait auparavant poussé 160.000 personnes à fuir en Turquie. Les nombreuses exactions commises par l'EI ont amené les Etats-Unis à mettre en place une coalition internationale visant à «détruire» ce «réseau de la mort», selon les termes du président américain Barack Obama.