Le comédien au parcours remarquable, nous parle ici de sa vision du théâtre d'aujourd'hui La dernière journée de la 7e édition du théâtre expérimental à Miliana a été marquée par la présence d'une personne très connue du public, qui a voulu partager avec sa venue dans la ville des Cerises, et qui nous a parlé de son parcours et ses aventures. L'Expression: Quel regard portez-vous sur ces éditions théâtrales à travers le pays? Sid Ali Kouiret: Personnellement, je suis très optimiste de voir des jeunes talents sur les planches qui font des choses extraordinaires et ainsi le public arrive à comprendre les messages des artistes. D'ailleurs, avec les moyens, ils peuvent faire beaucoup mieux. Parlez-nous un peu de Sid Ali Kouiret pendant et après la guerre. Eh bien, il faudrait des heures et des heures pour vous raconter toute l'histoire de ma carrière, mais je peux vous dire que j'ai plusieurs réalisations avec Kheiri Bechari, Lakhdari, Naceur, Nadia Lotfi, Youcef Chahine, etc. Plus de 40 films sans parler du théâtre, puisque j'ai débuté ma carrière sur les planches en 1949 avec Mustapha Kateb et j'étais professionnel avec Bachtardji Mahieddine qui a signé mon premier contrat en 1953. Mustapha Kateb a créé une troupe qui a vraiment sillonné le monde à partir de 1951 à Berlin et on a joué en algérien, c'est-à-dire en arabe, des tournées en France, en Italie en 1953, avec des pièces algériennes et musulmanes. En 1956, à Varsovie, en 1957 à Moscou, là où j'ai fait connaissance avec Khemisti (rahimahou Allah) et l'ancien ministre Djelloul Baghli et c'est le FLN qui a fait installer la troupe artistique en 1958, puis on a rejoint Tunis 15 jours avant les footballeurs. Et le 15 avril, j'ai voulu accueillir Bentifour, mais il n'était pas avec les footballeurs, j'ai ramené sa femme et son fils. D'ailleurs, les footballeurs algériens nous ont rendu visite au beau lieu du Bardeau à Tunis et nous leur avons donné des treillis (Kermali, Mekhloufi etc.). Quel conseil donnez-vous à nos artistes? Ma vision du théâtre est de dire aux artistes de ne pas parler sur scène mais de vivre ce que vous dites sur scène. Si on veut avoir un beau théâtre, il faut le confier à de vrais artistes. Première visite à Miliana? C'est la deuxième fois. Je me souviens, c'était durant le colonialisme, j'ai participé avec mes amis à une fête des cerises. Je ne sais pas si elle existe toujours. Qu'est-ce que vous feriez, si vous étiez le ministre de la Culture? J'augmenterais le budget parce que c'est vraiment aberrant de donner zéro virgule quelque chose. L'individu a besoin de deux nourritures: nourrir son ventre et nourrir sa tête (culture). Actuellement au ministère de la Culture, on écarte les artistes. Moi j'ai commencé avec M'hamed Yazid. Je n'ai pas eu le temps d'apprécier Seddik Benyahia, ni Belkaïd mais avec Khalida Toumi, les choses évoluent positivement dans l'intérêt de la culture algérienne. Un dernier mot pour les artistes. Si on veut avancer dans ce métier, il faut de la discipline. Il ne faut pas penser qu'on est artiste, il faut que les autres pensent que vous êtes artiste et laisser les autres vous apprécier.