La crise du logement ne sera bientôt qu'un mauvais souvenir Il a ajouté que le prochain plan quinquennal (2015-2019) marquera la fin de l'époque des bidonvilles et de l'habitat précaire. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, est rassurant: la crise du logement, créée au début des années 1990 et amplifiée au début des années 2000, ne sera qu'un mauvais souvenir dans quelques années. «La crise du logement sera définitivement éradiquée d'ici fin 2018 à début 2019», a-t-il affirmé, hier, au Palais des nations, du Club des Pins à Alger, à l'ouverture d'une journée d'étude sur l'industrialisation du bâtiment en Algérie. Il a ajouté que le prochain plan quinquennal (2015-2019) marquera la fin de l'époque des bidonvilles et de l'habitat précaire. Le Premier ministre tire cette assurance de l'aisance financière dont jouit le pays grâce aux hydrocarbures et des programmes successifs où le nombre de logements inscrits se comptent par millions. Ainsi, ces dix dernières années, il est inscrit la réalisation de 2,2 millions de logements. Selon toujours M.Sellal, un million de logements ont été livrés, alors que les 1,2 million restants sont en cours de réalisation. Il a ajouté que pour l'année 2014, 270.000 unités seront livrées. «Ce programme de 2,2 millions de logements a coûté à l'Etat une enveloppe financière de 65 milliards de dollars», a précisé l'orateur, qualifiant le secteur du logement de «très sensible». Il affirme que le gouvernement poursuivra le même rythme de réalisation de logements. Evaluant la demande actuelle à 750.000 unités, il a rappelé que 1,5 million d'autres logements sont inscrits au titre du prochain plan quinquennal. Mais l'Algérie a-t-elle les moyens de mener ce projet à bout? «Pour atteindre l'objectif, il faut accélérer la cadence de réalisation (...). La volonté politique est là, les moyens financiers sont là. Il n'y a pas de raison pour ne pas réussir», a indiqué M.Sellal, ajoutant que l'Algérie a besoin de partenariats avec les étrangers. L'une des solutions qui permettent l'accélération de la cadence est l'industrialisation du bâtiment. L'Algérie compte ainsi revenir à son expérience des années 1970 et début 1980, pendant lesquelles de grandes usines de fabrication de logements existaient. L'expérience a été interrompue par la double crise économique et sécuritaire des années 1990. Le retour à ces usines est même une priorité du gouvernement. Le Premier ministre a indiqué que l'industrialisation des procédés de construction de logements n'était pas seulement un impératif, mais une démarche stratégique de la part des pouvoirs publics visant à perpétuer une culture de production conciliant à la fois modernisation du bâtiment et préservation des valeurs intrinsèques de notre société. Il a souligné que l'Etat apportera aide et soutien à tous les partenaires voulant investir dans le domaine, préférant la création de sociétés mixtes. Il est attendu de ces partenaires étrangers, a soutenu M.Sellal, la contribution à l'installation de moyens de production au diapason de la technologie moderne, ainsi que le transfert du savoir-faire et la qualification de la ressource humaine nationale en matière de maîtrise des nouvelles technologies et de management des grands projets. Dans ce contexte, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, a indiqué que son département a lancé un avis d'appel à manifestation d'intérêt international pour l'installation des usines. «On a reçu une trentaine de demandes émanant d'acteurs activant dans plusieurs pays et qui ont exprimé leur volonté d'investir dans le secteur», a-t-il fait savoir, lors d'une conférence de presse en marge des travaux du séminaire. M.Tebboune a annoncé qu'une réunion sera tenue prochainement avec ces acteurs pour échanger et prendre connaissance de leurs projets. Le ministre a indiqué que l'objectif est d'atteindre une capacité de réalisation moyenne de 120.000 logements par an, au lieu de 80.000 actuellement, plaidant pour la modernisation du secteur, car, a-t-il expliqué, «on ne peut pas réaliser de grands projets avec des moyens archaïques». Selon lui, l'industrialisation du bâtiment permettra d'accélérer le rythme de réalisation, d'en réduire les coûts et d'améliorer la qualité. Il a insisté sur la nécessité de transfert du savoir-faire des entreprises étrangères si elles venaient à s'installer en Algérie.