L'Iran va fournir des équipements à l'armée libanaise afin de l'aider dans sa lutte contre les jihadistes à sa frontière avec la Syrie, a annoncé hier un haut responsable iranien lors d'une visite à Beyrouth. Cette annonce intervient après des annonces similaires des Etats-Unis et de l'Arabie saoudite au Liban qui fait face aux répercussions du conflit en Syrie voisine, et est divisé entre un camp soutenu par l'Iran et le régime de Damas, et un autre appuyé par Washington et Ryad. «L'Iran a décidé d'offrir un don (...) sous la forme d'équipements» afin d'aider «les militaires dans la bataille héroïque qu'ils sont en train de mener contre le terrorisme», a déclaré le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranienne, Ali Shamkhani, après avoir rencontré des responsables libanais, selon l'agence officielle libanaise. L'agence de presse iranienne Irna a également évoqué une «aide» annoncée par M. Shamkhani, qui n'a pas donné de détails, indiquant seulement qu'elle serait apportée rapidement. Au Liban, l'Iran est le principal parrain du Hezbollah, puissant parti chiite qui combat les rebelles et les jihadistes sunnites en Syrie aux côtés de l'armée syrienne. L'armée libanaise avait affronté début août lors de combats meurtriers inédits des jihadistes venus de Syrie, dans la ville frontalière d'Aarsal. Après un accord de cessez-le-feu, les combattants extrémistes, liés à l'Etat islamique (EI) et au Front Al-Nosra, se sont redéployés dans une zone montagneuse dans l'est du Liban bombardée de manière intermittente par l'armée. Ils retiennent toujours en otages une trentaine de soldats et policiers libanais, après en avoir exécuté trois. Fin décembre 2013, Riyadh s'était engagé à octroyer trois milliards de dollars à l'armée libanaise afin que celle-ci, faiblement équipée, puisse se procurer des armes françaises. Depuis les discussions se sont enlisées sur l'établissement de la liste de matériel requis. L'Arabie saoudite a depuis annoncé une aide supplémentaire d'un milliard d'euros pour permettre à l'armée d'acheter des armes immédiatement, tandis que les Etats-Unis ont fourni des armes légères à l'armée libanaise (fusils d'assaut, lance-roquettes antichars, obus).