Le Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al Qaîda, a exigé hier des autorités libanaises de négocier la libération de dizaines de soldats retenus en otage, accusant de nouveau le Hezbollah de bloquer ces négociations, selon une vidéo. Trois soldats ont déjà été exécutés par leurs ravisseurs, deux par l'organisation Etat islamique (EI) et un par Al-Nosra, un mois après la capture le 2 août d'une trentaine de militaires et de policiers lors de combats inédits entre l'armée et des jihadistes venus de Syrie dans une localité frontalière. Al-Nosra, qui a déjà diffusé deux vidéos, a accusé de nouveau le Hezbollah, qui soutient l'armée syrienne dans sa guerre contre les rebelles et les jihadistes, de bloquer les négociations pour la libération des soldats. Le Hezbollah «fait échouer toutes les tentatives de négociation pour la libération des otages libanais», affirme la vidéo. En échange de la libération des soldats, Al-Nosra demande le retrait du Hezbollah de Syrie ainsi que la libération de prisonniers islamistes détenus au Liban, menaçant à plusieurs reprises d'exécuter des soldats Le gouvernement libanais dit refuser de céder au «chantage» des jihadistes. Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a demandé au gouvernement de ne pas accéder aux demandes de ces groupes, tout en démentant avoir bloqué les efforts pour relâcher les soldats. Les combats qui avaient éclaté le mois dernier à Aarsal, une localité sunnite dans l'est du pays, étaient l'incident le plus grave au Liban depuis le début du conflit en Syrie voisine.