Jusqu'ici rien n'indique que le pouvoir va répondre à son appel. En quête de création d'un rapport de forces pour peser dans une éventuelle négociation avec le pouvoir, l'opposition s'attèlle à construire et renforcer ses efforts politiques collectifs contre le régime en place qui s'enfonce dans une crise politique multidimensionnelle. Entre les partisans de la nécessité d'un accord urgent entre l'armée et l'opposition et les adeptes de la mobilisation populaire à long terme, l'opposition peine à s'imposer. Les partis de la Cltd considèrent la bataille politique de l'opposition et du système comme un combat de longue haleine qui passe par la mobilisation. Même si jusqu'ici rien n'indique que le pouvoir va répondre à son appel. «L'opposition fait ce qu'elle peut. Si la situation bascule, elle sera présente et fera gagner beaucoup de temps pour sortir du chaos contrairement à ce qui s'est passé dans les pays touchés par le printemps arabe», dixit le président du MSP. Ainsi, il est convenu que les partis constituant cette coalition investissent le terrain pour expliquer à la population son initiative de changement du système. Dans ce contexte, le coordinateur du pôle des forces du changement, Ali Benflis, dont le parti est sur le point d'être agréé, a fini par adopter toutes les revendications contenues dans la plate-forme de la Cltd notamment l'exigence de confier toutes les élections à une instance indépendante et souveraine. Cependant, cette oeuvre titanesque est d'autant plus difficile que d'ores et déjà certains acteurs politique n'adhèrent pas à cette démarche. Le vieux parti de l'opposition(FFS) a pris la décision de jouer en solo en adoptant une démarche ambiguë et marquée par des incertitudes. Le parti qui a décliné l'invitation de la Cltd à siéger au sein de l'instance de concertation et de suivi, une instance commune de l'opposition, a pris part à la conférence du 10 juin dernier tenue à Zéralda pour «donner son avis». Son refus d'intégrer cette instance de la Cltd est justifiée par son option pour les échanges bilatéraux avec des force politiques. L'ex-chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, a lui aussi décliné l'invitation de la coordination de l'opposition. L'ancien chef de gouvernement sous Chadli n'a pas dépêché des représentants pour siéger au comité de suivi et de concertation de la Cnltd, organisé au siège du RCD puis à la permanence de Benflis. Même si le président du MSP affirme que Hamrouche est avec la Cltd, il faut dire que ce dernier insiste plutôt sur la nécessaire implication de l'armée pour une transition et un consensus national qui doivent libérer des institutions de la mainmise des groupes et réseaux d'intérêts. Pour Mouloud Hamrouche, il n'existe aucun parti ou partie en mesure de former un gouvernement sans l'appui de cette institution. Il est convaincu que sans l'implication de cette institution, il n'y aura pas de transition dans la sérénité qu'exige la situation chaotique vers laquelle s'achemine inexorablement le pays. M.Aït Larbi de son coté estime que c'est le commandement de l'Armée qui possède les moyens matériels et humains, les compétences qui lui permettent de contribuer de manière efficace à la mise en place d'un processus de changement démocratique pacifique et la restitution de la parole au peuple d'autant plus que l'Algérie traverse une crise multidimensionnelle.