Mouloud Hamrouche, Ali Benflis, Ahmed Benbitour et Sid Ahmed Ghozali participeront à la rencontre d'aujourd'hui. Le siège du bureau régional du RCD sis, rue Didouche Mourad à Alger accueillera aujourd'hui une importante rencontre des principales forces de l'opposition. C'est pour donner suite à l'une des recommandations de la conférence nationale de transition, organisée par la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (Cnltd) le 10 juin dernier à Zéralda, que la réunion est programmée. Il s'agit de l'installation de l'instance de coordination et de suivi en vue de l'application des recommandations de la conférence de Zéralda. Aux responsables de la Cnltd qui regroupe le RCD, le MSP, Jil Jadid, Ennahda, le FJD et Ahmed Benbitour viendront se joindre l'ex-candidat à l'élection présidentielle du 17 avril dernier, Ali Benflis et quelques représentants de partis qui forment, avec lui, le Pôle de changement. Selon une source de la Cnltd, d'anciens chefs de gouvernement, comme Mouloud Hamrouche qui a multiplié ces derniers temps ses sorties, et Sid Ahmed Ghozali participeront à la rencontre d'aujourd'hui. Ils seront même membres de l'instance de coordination et de suivi, étant convaincus qu'une transition démocratique est à même de permettre au pays de sortir de la crise multidimensionnelle dans laquelle il se débat depuis des décennies, a-t-on assuré. Mouloud Hamrouche, le père des réformes post-1988, Ahmed Benbitour, le seul chef de gouvernement démissionnaire, Ali Benflis qui a été à deux reprises le principal rival de Bouteflika (2004, 2014) et Sid Ahmed Ghozali, seront donc les figures dont le rôle est le plus attendu de la composante de l'instance qui sera installée aujourd'hui. Il y a quelques jours, MM. Benflis, Hamrouche et Benbitour ont eu l'occasion de discourir à l'occasion d'un même rendez-vous dans la wilaya d'El Tarf: l'université d'été du Front pour la justice et le développement (FJD) de Abdellah Djaballah, membre de la Cnltd. Selon certaines sources qui n'ont pas confirmé la participation du FFS, qui avait pris part à la conférence de Zéralda, l'installation de l'instance de suivi et de coordination sera suivie par un travail de terrain à travers des conférences thématiques, des rencontres et autres formes de manifestations. L'objectif est de mobiliser les citoyens et les sensibiliser sur la nécessité d'une transition démocratique pour sortir le pays de sa crise. Les contacts avec les partis politiques et les organisations de la société civile ainsi que les personnalités nationales vont aussitôt reprendre dans les prochaines jours. La rencontre d'aujourd'hui sera, de ce fait, décisive pour les animateurs de la Cnltd ainsi que pour leurs partenaires politiques qui, même si la conception et la vision des choses différent, ont le même objectif: opérer un changement pacifique du système politique. Pour y parvenir, les observateurs n'excluent pas l'éventualité d'une fusion entre le Pôle de changement piloté par Benflis et la Cnltd afin d'équilibrer, un tant soit peu, les rapports de force et d'amener le pouvoir à négocier avec l'opposition. Cela au moment où le FFS qui ne se démarque d'aucune démarche, prépare une conférence de consensus national à laquelle pouvoir et opposition sont conviés. Le pouvoir qui aurait décidé d'ajourner son projet de révision constitutionnelle avait fait savoir, par la voie du directeur de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia, qu'il ne s'oppose pas à l'initiative du FFS. Récemment, un parti au gouvernement, le TAJ de Amar Ghoul en l'occurrence, a appelé, en des termes à peines voilés, au report de la révision de la Constitution, plaidant pour une conférence nationale à laquelle participeront tous les acteurs politiques, sans exclusion. Toutes ces démarches et initiatives indiquent que la classe politique se prépare à un événement qui peut advenir à n'importe quel moment.