Le FFS a-t-il le temps de peaufiner son projet alors que l'opinion publique ignore si ces contacts ont eu lieu ou pas? Le plus vieux parti de l'opposition a convoqué, pour ce matin au niveau de son siège national à Alger, une session extraordinaire de son conseil national. A l'ordre du jour: analyse de la situation politique et programme du secrétariat national. C'est aujourd'hui, en effet, que le premier secrétaire, Mohammed Nebbou, désigné le 09 août dernier annoncera la composante de son staff. Ce rendez-vous qui intervient dans un moment sensible où le Front des forces socialistes (FFS) se trouve face à une épineuse question: comment réussir la conférence de consensus national qu'il compte organiser et à laquelle pouvoir et opposition sont conviés? La tâche du FFS ne relève pas d'une simple formalité surtout après avoir choisi de jouer. Le refus opposé à une invitation de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (Cltd) pour prendre part à une réunion de concertation pour l'installation d'une instance de suivi et de concertation pèsera certainement sur la suite des évènements. Déjà que le président du MSP, Abderrazak Makri, membre de la Cltd, a anticipé la réponse de cette entité à toute invitation provenant du FFS, en regrettant la position de ce parti mais aussi en minimisant sa portée sur l'unité de l'opposition. Dans sa réponse à la Cltd, faite le 10 septembre dernier, le FFS a expliqué que «nous privilégions actuellement des contacts bilatéraux avec les forces politiques et sociales, en vue de réunir une Conférence de Consensus avant la fin de l'année». Le FFS a-t-il le temps de peaufiner son projet alors que l'opinion publique ignore si ces contacts ont eu lieu ou pas? En tout cas, si le pouvoir ne s'oppose pas à la conférence du FFS, comme déclaré par le directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia et même par le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, ce n'est pas le cas de l'opposition qui soupçonne la démarche du parti d'Aït Ahmed. Quoiqu'il en soit, le Premier secrétaire du FFS apportera les réponses aux questions que se posent les observateurs lors de la conférence de presse qu'il animera dans l'après-midi. En attendant, tout le monde s'accorde à dire, au-delà des démarches et de la conception de chacun, qu'il était urgent d'opérer le changement que celui-ci doit être pacifique et démocratique et que le pouvoir doit y participer. Mais là n'est pas le propos, car le système politique ne l'entend pas de cette oreille. Il impose ce qu'il veut, quitte à verser dans le ridicule et quand il annonce des réformes pour faire semblant de répondre aux préoccupations de la classe politique, il faut s'attendre à des contreréformes.