Y a-t-il quiproquo de la part des actuels dirigeants libyens qui affirment n'avoir pas d'information, voire n'avoir pas été invités au processus de paix en Libye, à propos de la préparation du dialogue libyen. Il n'en reste pas moins que le Premier ministre libyen, Abdallah al-Theni a fait vendredi dernier une étrange sortie affirmant que son gouvernement n'a pas été invité au dialogue d'Alger, démentant, in fine, l'affirmation du porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, Ben Ali Chérif, qui indiquait précédemment que l'Algérie avait envoyé des invitations à toutes les parties intéressées par le «dialogue interlibyen» à l'exclusion des milices et groupes armés qui n'entrent pas en lieu de compte dans le, processus de retour à la paix en Libye en cours. L'Algérie, indique-t-on de sources proches du dossier, s'est totalement investie dans la perspective de trouver une solution pacifique et consensuelle au conflit qui déchire la Libye depuis trois ans. Dans ce contexte, Alger avait lancé l'idée de dialogue inter-libyen inclusif de toutes les forces en conflit en Libye à l'exclusion des groupes armés. De fait, cette initiative a été chaleureusement saluée par la communauté internationale qui y voit un début d'éclaircie dans la complexe situation prévalant en Libye. C'est ainsi, et en vue de ce dialogue interlibyen, que Bernardino Leon, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU et chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul), a été accueilli ce week-end à Alger où il a été reçu par Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaire maghrébines et africaines. Au sortir de l'audience, M. Leon a indiqué à la presse que «le rôle de l'Algérie et sa vision dans le règlement de la crise libyenne ont été salués et qualifiés d' «importants». «L'Algérie a une vision, une connaissance et une initiative qui sont les meilleures pour (une solution) en Libye», a encore dit M.Léon. C'est ainsi que l'Algérie qui prépare le prochain rendez-vous des Libyens a mis au point une «feuille de route», qui propose un programme de pourparlers global devant aborder l'ensemble de la problématique libyenne, destiné à baliser le dialogue interlibyen. Des consultations ont ainsi eu lieu avec l'ensemble, sans exception, des parties concernées. Toutefois, ce qui est étrange est la déclaration du Premier ministre libyen, Abdallah al-Theni, vendredi au Caire où il affirme que son gouvernement «n'aurait pas reçu d'invitation» indiquant: «Aucune invite à participer au dialogue d'Alger ne nous est parvenue nous n'avons pas connaissance d'un dialogue et si tel est le cas il faut que l'invitation soit envoyée à nous (comprendre son gouvernement) et connaître les parties qui seront présentes; quant à la promotion du dialogue, le gouvernement n'en sait rien.» Ce qui va à contre-courant de l'affirmation du porte-parole de la diplomatie algérienne affirmant, jeudi dernier en marge de la célébration de la «diplomatie», que toutes les parties libyennes sans exclusion ont été destinataires d'une invitation à participer à Alger au dialogue interlibyen, soulignant que si «exclusion» il y a, celle-ci ne serait que le fait des «personnes qui se sont exclues elles-mêmes». M.Ben Ali Chérif affirma, par ailleurs, que de nombreuses demandes de participation sont parvenues à Alger pour le dialogue prévu dans le courant du mois en cours, sinon au début du mois prochain. A Alger, toutefois, on continue à préparer méticuleusement le «dialogue interlibyen» ou un comité» d'experts se penche sur la mise en oeuvre d'un programme de travail englobant une série de propositions qui constitueront la «feuille de route» du dialogue interlibyen devant aboutir à la résolution de la crise qui secoue la Libye depuis la chute du régime de Mouamar El Gueddafi. Il est patent que la crise libyenne constitue pour les voisins de la Libye, autant que pour la communauté internationale, une préoccupation majeure. De fait, notons, l'arrivée surprise samedi dernier à Tripoli, du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, destinée, indique une source de la mission de l'ONU en Libye (Unsmil), à «donner un coup de pouce» au dialogue, lancé en septembre, et qui devra prendre son envol lors des rencontres prévues prochainement à Alger.