Selon le porte-parole du Parlement, Bohachim Faraj, le nouveau cabinet présenté par M. al-Theni, a gagné la confiance de la Chambre des représentants, en recueillant 110 des 112 voix exprimées par les députés présents à la session. La Libye a un nouveau gouvernement hier, après le vote de confiance obtenu par le cabinet de Abdallah al-Theni lundi soir à la Chambre des représentants, alors que la mission de l'ONU à Tripoli (Unsmil) a proposé la tenue fin septembre d'une réunion de dialogue pour mettre fin à la crise politique qui ébranle le pays. Le cabinet, qui compte treize postes, comprend trois vice-Premiers ministres en plus des dix ministres. Cependant, le poste de ministre de la Défense reste vacant. Premier ministre sortant, M. al-Theni a été chargé début septembre par le Parlement issu des élections du 25 juin, de former un nouveau cabinet. Les autorités peinent toutefois à exercer un contrôle réel sur un pays livré aux milices et qui s'enfonce dans le chaos. Les députés ont en effet exigé un cabinet restreint après avoir rejeté jeudi un gouvernement de 18 ministres proposé par M.al-Theni, le gouvernement sortant comptant une trentaine de portefeuilles. Selon des députés, tous les ministres du nouveau gouvernement sont des «technocrates» sans appartenance politique et méconnus sur la scène publique. Dans ce pays en proie au chaos, deux gouvernements et deux parlements concurrents se disputent actuellement la légitimité politique. Le gouvernement al-Theni, comme le Parlement, siègent dans l'est de la Libye pour échapper à la pression des milices, après avoir perdu le contrôle des institutions de l'Etat, à Tripoli comme à Bengahzi (est), 2e ville du pays. Ils sont en effet contestés par une coalition de groupes armés, ayant pris le contrôle de Tripoli après avoir conquis l'aéroport à des milices pro-gouvernementales de la ville de Zenten (au sud-ouest de la capitale). Les milices de la coalition «Fajr Libya» (Aube de la Libye) ont formé un gouvernement parallèle à Tripoli, dirigé par Omar al-Hassi. Elles ont auparavant convoqué l'Assemblée sortante, le Congrès général national (CGN), dont le mandat a expiré théoriquement avec l'élection du Parlement, et celui-ci a repris ses travaux. Pour mettre fin à l'anarchie institutionnelle dans ce pays profondément divisé, la mission de l'ONU en Libye (Unsmil), a proposé lundi la tenue fin septembre d'une réunion de dialogue. «L'ONU proposera sous peu une première réunion de dialogue lundi 29 septembre, entre des délégations qui représentent les différentes parties du conflit libyen», a indiqué l'Unsmil dans un communiqué, précisant que la réunion devrait se tenir en Libye. Le dialogue proposé par l'Unsmil sera fondé sur la «légitimité des institutions élues», en l'occurrence la Chambre des représentants issue des élections du 25 juin, sur le rejet du terrorisme et sur le respect des droits de l'homme et de la déclaration constitutionnelle, sorte de mini-constitution qui régit le pays depuis la chute du régime de Mâammar El Gueddafi en 2011. Selon l'Unsmil, la réunion doit aboutir à un accord sur le règlement intérieur de la Chambre des représentants et sur «d'autres questions liées à la gouvernance» du pays. Un accord devrait également être trouvé sur un lieu et une date pour la passation du pouvoir entre le Congrès général national (CGN, le Parlement sortant) et la Chambre des représentants, un des points de discorde entre les islamistes et leurs rivaux. Dans ce contexte, lors d'une réunion ministérielle restreinte sur la Libye organisée lundi dernier à New York par le Département d'Etat américain, à laquelle a pris part le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, les participants ont salué «les efforts des pays voisins de la Libye et plus particulièrement l'initiative algérienne visant l'encouragement d'un dialogue inter libyen et une réconciliation nationale». Cette réunion restreinte a vu la participation de représentants des Etats-Unis, Algérie, Libye, Egypte, Qatar, France, Allemagne, Italie, Arabie Saoudite, Espagne, Tunisie, Turquie, Emirats arabes unis et le Royaume-Uni, de l'Union européenne et des Nations unies.