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L'acte de lire est piété
LA PETITE BIBLIOTHÈQUE DE L'ETE 2014 (XI ET FIN)
Publié dans L'Expression le 15 - 10 - 2014

Il est donc des livres qu'on aime lire, des livres qu'on boude systématiquement et des livres dont on ignore l'existence. À qui la faute? Certes, souvent le nom de l'auteur décide le lecteur, de l'éditeur aussi, du critique - s'il en est - aussi, parfois l'avis d'un ami aussi,...
Qu'est-ce donc qui se dresse entre le livre et le lecteur? Le vrai est que ni le manque de temps, ni le sujet du livre, ni l'auteur ne portent, eux seuls, la responsabilité du destin d'une oeuvre d'intelligence. Peut-être faudrait-il considérer certains intermédiaires chez qui - comme dans tout commerce vital, spécialement dans toute communication de l'esprit - on découvre l'insoupçonnable délit d'impuissance de lire eux-mêmes et dont on sait la naïve pensée de croire qu'il suffit d'imprimer pour que les gens lisent ou que l'ouvrage bénéficie du «soutien du ministère de la Culture, dans le cadre du Fonds national pour la promotion et le développement des arts et des lettres»! Non, il faut être professionnel, loyal et heureux d'exercer ce métier noble et valorisant, constamment, tout au long de la chaîne à produire, à rendre public, à apprendre à lire, à encourager l'acte de lire, à éveiller le plaisir de lire. Ici l'acte est par conséquent un engagement juré et ce serait chose essentielle de voir aujourd'hui comment mieux rapporter cet engagement au Livre algérien. J'ai observé un déficit de lecteurs en chef dans la profession de libraire, d'enseignant, de bibliothécaire,... J'ai aussi cette ferme conviction: le lecteur ne vaut que ce que vaut sa lecture, et inversement.
Des livres du Temps de lire (saison 2013-2014)
MEMOIRES D'UN ALGERIEN, TOME 3: Un dessein inabouti (1979-1988) d'Ahmed Taleb-Ibrahimi, Casbah-Editions, Alger, 2013, 686 pages: Quand bien même, de son vivant, l'homme serait-il libre, sa part de vérité n'apparaîtrait qu'après son existence. C'est, à l'évidence, leur dessein que tous les hommes ne réalisent pas qui reste jeu de hasard; et le dessein des hommes politiques l'est encore davantage si on ose l'allusion au «temps qu'il faudrait pour l'exécuter» qui n'est rien d'autre que le pastiche de la sagesse. Mais n'allons pas plus loin pour ne pas sombrer dans une sorte de nihilisme qui risquerait de dévaloriser tout être conscient...
Justement, en publiant son ouvrage Mémoires d'un Algérien, tome 3: Un dessein inabouti (1979-1998), Ahmed Taleb-Ibrahimi tente de remettre à l'endroit toute curiosité, toute explication, toute spéculation, ailleurs affirmées, sur la vie politique algérienne à l'intérieur et à l'extérieur du pays, durant la présidence de Chadli Bendjedid, - soit de janvier 1979 à novembre 1988.
On a lu d'Ahmed Taleb-Ibrahimi, né à Sétif en 1932, de nombreux articles éveilleurs de conscience, dès 1952 dans le bimensuel «Le Jeune Musulman».
Plus tard, à l'indépendance, il publie encore des articles, prononce des conférences (notamment, celle sur Albert Camus à la salle des Actes de l'Université d'Alger, en 1967), fait éditer ses livres sur la culture et l'éducation, la politique et l'histoire, la littérature et la poésie dont «Prisons de mes frères» in «Espoir et parole, poèmes algériens» par Denise Barrat, éd. Seghers, Paris, 1963. Il signe la Charte de la Première Union des Ecrivains Algériens, créée le 28 octobre 1963 et présidée par Mouloud Mammeri.
Des oeuvres anciennes d'Ahmed Taleb-Ibrahimi, citons: «Contribution à l'histoire de la médecine arabe au Maghreb» (Thèse de doctorat en médecine, Alger, 1965), «Lettres de prison: 1957-1961» (SNED, Alger 1966), «De la décolonisation à la révolution culturelle» (SNED, Alger 1973), «La voie de la réconciliation» (Dar El Oumma, Alger, 1999).
Dans le tome 3 que je tiens en main - à la fois difficilement et courageusement, car il est volumineux et lourd par ses 686 pages, néanmoins il est tellement passionnant par son sujet - Ahmed Taleb-Ibrahimi analyse pour nous le sentiment d'écoeurement qui le trouble profondément. «Au crépuscule de ma vie, déclare-t-il, j'éprouve un certain écoeurement devant le spectacle qu'offre mon pays aujourd'hui. Ecoeuré par les proclamations des partisans et des courtisans, et les déclamations des repus et des corrompus, couvrant la voix des justes et ouvrant la voie aux turpitudes des uns et à la solitude des autres. Ecoeuré par le choeur des sans-coeur qui se réclament d'une religion de l'esprit de laquelle ils sont si éloignés! Ecoeuré enfin par les dirigeants arabes et musulmans pour qui tout projet occidental est une fatalité, comme s'il n'y avait pas la Résistance, seule voie menant à imposer le respect de notre identité et la récupération des droits du peuple palestinien.»
En somme, et c'est la grande vérité, par le temps qui court, que la dignité d'un peuple dépend, plus que jamais, de son aptitude à se défendre sur son propre sol d'existence et en quelque lieu que son honneur pourrait être appelé à servir le progrès, la justice et la paix.
C'est aussi par cette voie de liberté qu'il ouvre lui-même pour lui-même, qu'Ahmed Taleb-Ibrahimi se sent le droit «de tout dire» très sérieusement, méthodiquement, scrupuleusement, fidèlement attaché aux faits vécus qu'il détaille inlassablement, preuves à l'appui: documents écrits, photos peu connues et témoignages de très nombreuses personnalités à tous les niveaux du pouvoir.
AVANT ET APRÈS LE SEISME (poèmes) de M'hamed Aoune dont je me fais toujours le devoir de rappeler l'homme et l'oeuvre. Né le 27 septembre 1927, il vient d'avoir 87 ans. C'est entre 2001 et 2002 qu'il a écrit ce recueil de poèmes de réflexion, donc d'intelligence et de pédagogie, de vie immédiate et de vie à venir. Cette oeuvre a déjà été signalée à l attention bienveillante de l'édition algérienne, en vain. Pourtant, il s'agit d'un grand poète, parfaitement reconnu, accueilli à la toute Première Union des Ecrivains Algériens, celle du 28 octobre 1963 et honoré.
Depuis son adolescence, poète fougueux et nationaliste réfléchi, le poète moudjahid, ancien journaliste à El Djeïch attend d'être connu plus largement par de nombreux jeunes lecteurs, - les anciens l'ont autrefois écouté lors de récitals de poésie organisés à travers le pays et les vrais lecteurs ont lu ses textes. Pourtant, et peut-être M'hamed Aoune, poète probe et loyal, est-il plutôt ainsi le mieux connu: ses textes, surtout ses poèmes, sont éparpillés et souvent repris dans la presse nationale et à l'étranger ainsi que dans des anthologies et revues célèbres. On peut citer: Affrontement (n° 5, décembre 1957), Le Courrier de l'Association méditerranéenne (n° 9, France, 1960), revues et journaux algériens (à partir de 1962), Espoir et Parole de Denise Barrat (Paris, 1963), Poésie Vivante (n° 22, Genève, 1967), Diwan algérien de J. Lévi-Valensi et J.-E. Bencheikh (Paris, 1967), Pour l'Afrique de Mustapha Toumi (1969), Eclatez l'Aube! (Editions universitaires, Alger, 1970), L'Algérien en Europe (n° 119, Paris, 1988), récemment dans la revue L'ivrEscq, n°30, nov.-déc. 2013,...
Nous même, ici et ailleurs, depuis longtemps, avons publié plusieurs articles sur sa biographie et ses oeuvres. Voici un court extrait de «Poèmes théorèmes», texte contenu dans le recueil cité et illustratif de l'imaginaire complexe du poète:
«Comme leurs ancêtres, rires et trahisons et ruses / À briser berceaux développements plus prospères / Plus justes comme les quatre saisons / Et à remembrer la riposte contre les imposteurs / Qui reçurent diplômes Idjazâtes / [...] Ils, dès l'aube des opprimés trahis / Ont su acquérir diplômes supérieurs / Plus ou moins propres évidemment / Distinctions méritées dans toutes les disciplines. / Il s'agissait, il s'agit toujours pour eux / De maîtriser non les racines et les cimes / Des vagues et des vents / Mais de décimer moissons et greniers / Les jardiniers en sueur et en sang / Afin de s'approprier au nom de qui, de quoi / Et pourquoi et comment / Les ramures des messages indestructibles / Livres éclairs qui labourent / Et sèment en même temps et partout / L'histoire des savoirs et pouvoirs.»
M'hamed Aoune nous engage à espérer ce qu'il espère et il l'exprime dans ce distique où l'énigme chasse le désespoir et élève «le bébé, l'enfant dans les constellations saintes / Les grandioses degrés dans les jardins des études.»
N. B.: La Petite Bibliothèque de l'été 2014 ferme aujourd'hui même. Nous entamerons la nouvelle saison de notre rubrique hebdomadaire Le Temps de lire, mercredi prochain.


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