Un tout petit prélèvement fait sur une personne permet de déterminer son identité ou sa filiation. Elémentaire, mon cher Wason, aurait dit Sherlock Holmes, armé de sa loupe et de sa trousse physico-chimique, lui qui ne cesse de peaufiner ses méthodes d'investigation. Maintenant, il dispose en plus, de cet outil irremplaçable appelé ADN. Un tout petit prélèvement fait sur une personne (sperme, sang, cheveu, bout de tissu quelconque) permet de déterminer son identité ou sa filiation. Il remplace et de façon très avantageuse l'empreinte digitale. Mais d'abord, qu'est-ce que l'ADN? L'ADN, c'est l'alphabet de tout être vivant. Sa carte d'identité génétique. Porteur de l'information génétique, l'ADN assure le contrôle de l'activité des cellules. Cela dit, qu'est-ce que l'ADN? Le dictionnaire nous dit que c'est l'acide caractéristique des chromosomes, constitués de deux brins enroulés en double hélice et formés chacun d'une succession de nucléotides (Le Petit Larousse). En d'autres termes, c'est un acide du noyau des cellules vivantes, constituant l'essentiel des chromosomes et porteur des caractères génétiques (Le Robert). Les recherches sur Internet nous permettent en outre de dire que l'ADN, c'est l'acide désoxyribonucléique, une macromolécule biologique formée de deux chaînes complémentaires qui s'emboîtent tout en s'enroulant l'une autour de l'autre pour former une double hélice droite. Chaque chaîne est constituée d'un squelette formé de phosphodiesters et de sucres (le ribose) en alternance. Chaque sucre porte en plus une «lettre» (un groupe chimique appelé base azotée) du livre génétique. Ces lettres sont A (pour adénine), T (thymine), G (guanine), et C (cytosine). C'est le fait que les lettres A et T, ainsi que G et C, peuvent s'appareiller entre elles qui permet la complémentarité des deux chaînes formant la double hélice. Sans trop entrer dans les détails techniques, notamment les structures secondaires et tertiaires de l'ADN, on peut dire que la fonction de cette dernière, c'est d'être le repositoire de l'information génétique. Cette information est codée par la succession des bases azotées A, T, G et C. On peut imaginer que la molécule de l'ADN est le livre des recettes de toute cellule vivante. C'est là que se trouvent toutes les informations nécessaires à la production des protéines dont les cellules vivantes ont besoin. Pourquoi parler de livre? L'analogie du livre est très utile pour comprendre les liens entre la structure et la fonction de l'ADN. Admettons que le livre ait une couverture pour protéger les pages, une introduction, un message écrit et une conclusion. Pour l'ADN, la couverture correspond au squelette phosphodiester-ribose qui donne à la molécule une certaine rigidité. Le texte est repéré par la séquence des paires de base. C'est l'information brute. Des séquences d'introduction et de conclusion permettent de diriger vers la page correcte les enzymes nécessaires au décodage de l'information génétique. Pour lire un livre, il faut d'abord l'ouvrir. La même chose est vraie pour l'ADN. Il faut dérouler légèrement la double hélice pour que les enzymes appropriées puissent aller lire le code génétique. Au fil des années, les scientifiques ont compris que la structure physique de l'ADN pouvait influer sur son activité biologique. Par exemple un ADN trop enroulé est comme un livre sous scellés, dans la mesure où les enzymes n'ont pas accès à l'information portée par l'ADN. La molécule d'ADN doit avoir une structure bien particulière pour que sa fonction soit correctement remplie. On ajoutera que beaucoup d'affaires de justices qui étaient considérées comme corsées ou ténébreuses, ont pu être élucidées grâce à l'ADN.