Victime collatérale. Ebola compromet la tenue de la CAN 2015. Pas le virus à proprement parler, mais la panique qu'il suscite. C'est cette crainte qu'a évoquée le Maroc qui devait abriter la 30ème édition de la Coupe des nations de football en janvier prochain, pour se désister. C'était dans l'air depuis le 10 octobre dernier lorsque le Maroc avait demandé à la Confédération africaine de football (CAF) le report de la coupe par «mesure de précaution face au virus Ebola». La CAF ne veut pas d'un report. Pas de report, donc pas de CAN 2015 au Maroc. Plusieurs médias marocains ont d'ailleurs annoncé le désistement de leur pays. Reste à la CAF de trouver un autre pays hôte. Ce qui sera fait lors de la réunion prévue le 2 novembre prochain. Trois pays candidats sont déjà en lice. L'Egypte, l'Afrique du Sud et le Soudan. Tous trois ont déjà accueilli la coupe d'Afrique. L'Afrique du Sud a même abrité la Coupe du monde de football en 2010 ainsi que la CAN 2013 à la place de la Libye qui avait été désignée juste avant la chute de Maâmar Gueddafi. Ces trois pays candidats facilitent la tâche de la CAF. Car et pour avoir déjà abrité une coupe d'Afrique, ils disposent des infrastructures sportives exigées. C'est pourquoi il est question de départager ces trois pays par tirage au sort. Ce qui suscite des réactions, car cette manière de procéder n'est pas prévue dans le règlement de la Confédération. Mais vu l'urgence dans laquelle la décision marocaine a mis le football africain, ce recours s'explique. L'autre conséquence d'un changement du lieu de déroulement de la CAN 2015 est l'exclusion de fait du Maroc de la compétition. Jusque-là, il avait bénéficié de la qualification automatique du pays hôte. On voit mal cet avantage le suivre ailleurs. C'est pour éviter une telle mise à l'écart que le Maroc a proposé trois alternatives à la CAF. Soit un report pour les mois de juin-juillet 2015, arguant que d'ici là, Ebola sera vaincu. Comme si le vaccin ou le traitement allaient sortir des laboratoires marocains. Soit différer la coupe d'une année (2016) pour maintenir la période de janvier. Ce qui ne peut être accepté par la CAF vu que la CAN doit se jouer les années impaires pour ne pas coïncider avec la Coupe du monde. Ou encore annuler carrément l'édition de 2015 et confier au Maroc l'organisation de la CAN 2017. Ce qui ressemble à un caprice d'enfant qui brouille le jeu et demande à le reprendre à son avantage. Trois scénarios logiquement irrecevables. C'est vraiment la poisse pour le football africain. Coup sur coup, deux éditions successives, celle de 2015 et celle de 2017 posent le problème du pays d'accueil. En effet, la Libye qui a été remplacée par l'Afrique du Sud en 2013 avait été désignée pour 2017. Or et dans la délicate situation institutionnelle, sociale et sécuritaire où il se trouve, ce pays s'est évidemment désisté une deuxième fois. C'est pourquoi la CAF devra choisir un autre pays au courant de l'année prochaine. Sept pays, dont l'Algérie, sont candidats. Les six autres sont l'Egypte, le Soudan, le Gabon, le Ghana, le Kenya et le Zimbabwe. Notre pays a toutes les chances de se voir désigné. Il a les infrastructures sportives requises. Il a l'expérience voulue puisqu'il a déjà organisé la CAN en 1990. Reste à effacer cette mauvaise image de violences qui colle à nos stades surtout après le décès, par projectile, du joueur camerounais Ebossé. Avec beaucoup de patriotisme et un peu d'efforts, nous pouvons changer cette image en peu de temps. Ceci dit, notre Equipe nationale de football, après sa victoire contre le Malawi, est la première équipe qualifiée pour la CAN 2015 avec 12 points. De victoire en victoire, l'équipe d'Algérie commence sérieusement à s'imposer dans les compétitions internationales. Au point de se demander si l'idée d'une finale Algérie-Maroc n'a pas autant pesé que le virus Ebola dans la décision marocaine!