Mohammed VI de provocation en provocation Une enième provocation qui intervient dans la foulée de la reprise des négociations de paix inter-maliennes dont est exclu notre voisin de l'Ouest et du rapport de HWR, rendu public samedi à Alger, qui a épinglé le pouvoir marocain sur la question de la pratique de la torture. Mohammed VI cherche la petite bête. Une provocation en cache une autre. C'est à ce type d'agenda que se limitent le Palais royal et la diplomatie marocaine dans ses relations avec l'Algérie. Rabat redouble de férocité et en rajoute une couche. L'Armée nationale est accusée d'avoir tiré sur des ressortissants marocains. L'ambassadeur algérien au Maroc a été convoqué par le ministre marocain des Affaires étrangères pour lui exprimer les vives inquiétudes de son gouvernement suite au grave incident survenu, samedi, sur la frontière algéro-marocaine (Oulad Saleh à 30 km au Nord-Est de la ville d'Oujda, Ndlr) où des tirs de l'armée algérienne contre une dizaine de ressortissants marocains ont fait un blessé grave, rapportait hier la presse marocaine. Une aubaine pour le chef de la diplomatie marocaine qui s'est prononcé pour une diplomatie marocaine plus agressive contre...le voisin de l'Est (l'Algérie, Ndlr). «La détermination du Royaume du Maroc est inébranlable, face aux gesticulations déplacées, agissements improductifs et joutes verbales infructueuses auxquels l'Algérie nous a habitués», avait-il déclaré le 4 août dernier dans un entretien au journal Aujourd'hui le Maroc. L'occasion fait le larron. Avec cette histoire cousue de fil blanc, l'opportunité de revenir à la charge lui est offerte. Le ton est menaçant. Les propos guerriers. «Nous avons convoqué l'ambassadeur d'Algérie au Maroc pour lui faire part de notre protestation et notre indignation et pour lui demander des explications sur cet acte malheureux qui a visé des Marocains civils», a déclaré Salah Eddine Mezouar lors d'une conférence de presse qu'il a animée conjointement avec ses collègues de l'Intérieur, Mohamed Hassad et de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi. Mezouar le menteur «Suite à cette escalade sans précédent, le gouvernement a décidé de répondre en toute fermeté à cet incident en totale contradiction avec les règles du droit international et celle du bon voisinage que le Maroc veille à respecter» a ajouté Salah Eddine, le fantassin. La riposte algérienne ne s'est pas fait attendre. «Le ministère des Affaires étrangères rejette catégoriquement la présentation fallacieuse d'un incident survenu, le 18 octobre courant, à la frontière algéro-marocaine ainsi que l'exploitation politico-médiatique abusive qui en est faite par la partie marocaine», précise un communiqué du MAE. Que s'est-il passé exactement? «La réalité est qu'une patrouille de gardes-frontières qui a été ciblée, ce jour-là, par des jets de pierres lancés par un groupe de contrebandiers marocains a réagi d'une manière professionnelle, comme d'habitude, par deux tirs de sommation en l'air qui ne peuvent, en aucune manière, provoquer des blessures à l'une quelconque des personnes engagées dans l'acte de provocation». «La manipulation des faits et l'escalade dans le discours des autorités marocaines à des fins, pour le moins inavouables, témoignent d'une attitude irresponsable qui ne sied point aux valeurs de fraternité et de bon voisinage qui lient les deux peuples», souligne le ministère qui met en exergue les propos mensongers du chef de la diplomatie marocaine sans le citer: «L'Algérie, qui déplore la propension de certains dirigeants marocains à travestir la vérité, rejette, encore une fois, le recours à ces méthodes provocatrices au moment où le contexte international et régional exige une relation sereine et constructive ainsi que de la retenue dans les actes comme dans les propos», souligne la même source. «Cette inclination de la partie marocaine à détériorer délibérément le climat des relations bilatérales ne sert ni ses intérêts bien compris ni ceux des peuples de la région», regrette le ministère des Affaires étrangères. L'Algérie a donc resitué ce type d'incident dans son contexte sans en faire un tadjine. Celui d'un pays qui fait face à des centaines de tonnes de drogue qui sont déversées pratiquement quotidiennement sur son territoire à partir du royaume marocain. Alors qu'il mène en parallèle une traque sans merci contre les contrebandiers de carburants. Un trafic qui fait tourner l'économie du Maroc oriental. «70% de l'économie de la région du Maroc oriental dépendent de la contrebande et nous estimons le chiffre d'affaires moyen de cette activité à 6 milliards de dirhams par an. Le secteur informel emploie plus de 10.000 personnes et couvre l'essentiel des besoins de consommation», avait fait constater la Chambre de commerce, d'industrie et de services d'Oujda dans une étude qui avait été consacrée à la pratique du commerce illégal. Une saignée pour l'économie nationale. «Nous avons 1,5 milliard de litres qui sortent du pays d'une manière illégale. Cela représente une perte d'un milliard de dinars», avait déclaré, le 22 juillet 2013 à El Oued, le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi. Il faut signaler par ailleurs que cette énième provocation qui intervient dans la foulée de la reprise des négociations de paix inter maliennes dont est exclu notre voisin de l'Ouest et du rapport de l'organisation américaine de défense des droits de l'homme HWR, rendu public samedi à Alger. Human Watch Rights a épinglé le pouvoir marocain sur la question de la pratique de la torture...Une autre claque que n'a pas supporté Mezouar.