La tutelle est en train de revoir le système d'évaluation en collaboration avec des experts canadiens. Le ministère de l'Education a tenu hier, à lever toutes les équivoques autour du taux de réussite «record» enregistré cette année aux examens du baccalauréat. Dans une conférence de presse organisée par le secrétaire général du département de Benbouzid, M.Khaldi, ce dernier a affirmé que les résultats auraient pu être nettement en dessous des 42,52% enregistrés, si on avait eu recours au système de rachat. Le seuil de 60% aurait été franchi sans grande difficulté dans ce cas précis. Les 42,52%, tentait d'expliquer le conférencier, sont loin d'être «un bonus» pour la famille de l'éducation, afin de pallier les difficultés ayant émaillé cette année scolaire. Preuve en est, «il n'a été admis à l'université que les élèves ayant 10 et plus de moyenne générale». Le niveau des élèves n'est donc pas à remettre en cause. «Cette progression» spectaculaire enregistrée dans les épreuves du Bac trouve son explication dans «le processus engagé par les pouvoirs publics dans ce secteur». «L'intérêt particulier accordé par les politiques a fini par porter ses fruits», précise M.Khaldi. A savoir, le recrutement de plus de 40.000 enseignants titulaires de diplômes universitaires «qui sont venus améliorer l'encadrement pédagogique», le renforcement des infrastructures de base, à travers l'inscription de 70 écoles par an, au lieu des 3 projets arrêtés dans les années précédentes, l'aide apportée aux élèves démunis en débloquant plus de 6 milliards de dinars par an en faveur de cette couche de la population. Mais aussi l'annulation du système de quotas dans le passage d'une année à l'autre. Khaldi a révélé aussi que la tutelle est en train de revoir sérieusement le système d'évaluation, et ce en recourant à l'expérience canadienne qui est leader dans ce chapitre. Concernant maintenant les répercussions de la grève de trois mois qui a paralysé le secteur, le conférencier a précisé qu'elle a eu «l'effet contraire». En d'autres termes, la grève des lycées a permis, ajoute l'orateur, de mobiliser tous les efforts autour de cette épreuve. A chacun sa part de responsabilité, citant à ce sujet les mesures prises par le ministère à travers la réorganisation de l'année scolaire, le recours au cours de soutien, le report de l'examen du Bac. Il y a aussi les efforts consentis par les enseignants, «décidés à récupérer le temps perdu». Interrogé sur la session de rattrapage, M.Khaldi s'est montré très peu prolixe, affirmant que cette question est en voie d'étude au niveau du ministère dans le cadre de la réforme du système éducatif. Néanmoins, a-t-il tenu à préciser, «elle ne constitue pas une priorité pour notre département parce que les efforts sont orientés vers la stabilité de l'école», faisant savoir que cette session ne sera pas appliquée l'année prochaine. Les universités sont-elles en mesure d'accueillir le nombre important de bacheliers? Khaldi est ferme. «L'Etat dispose des moyens nécessaires pour prendre en charge tous ses enfants» Si on revient maintenant aux résultats du baccalauréat, il faut savoir que la filière littéraire a enregistré, contrairement aux années précédentes, le taux de réussite le plus élevé avec 51,39% d'admis. Un net recul, par contre, pour la filière des sciences naturelles qui a régressé à la cinquième place avec 33% d'admis. A noter aussi que la wilaya de Relizane est classée première (62%) Alger 29e (40,66%) et en bas de liste on retrouve la wilaya de Djelfa avec 23,41%. Un autre chiffre révélateur, plus de 50% des bacheliers sont de sexe féminin. Enfin, il faut savoir que Biktaoui Brahim, un élève de la branche sciences exactes, originaire d'Oran, a obtenu une moyenne de 17,67%. Il refait son Bac comme candidat libre, après s'être classé, l'année dernière, en troisième position.