Le département de Boubekeur Benbouzid annonce un taux de réussite de 60% en 2007. “Ces résultats ne sont pas le fruit d'un hasard. Ils sont le couronnement d'une série de mesures et de dispositions initiées depuis cinq ans pour améliorer le rendement du système éducatif.” L'explication est du chef de cabinet du département de l'Education nationale. Au cours d'une conférence de presse animée hier matin, au siège du ministère, Boubekeur Khaldi, a justifié la hausse faramineuse du taux de réussite aux épreuves du baccalauréat de la session de juin 2004 (42,52%) par la mise en marche de la reforme de l'école et l'investissement grandissant de l'Etat au profit du secteur. De tels efforts devraient, selon lui, aboutir à un pourcentage équivalant à 60% dans trois ans. Pour l'heure, l'appréciation de la cuvée 2004 reste mitigée. Bien que le boom enregistré soit prodigieux, les autorités de l'éducation ne se disent pas totalement satisfaites. Pourtant, c'est sur un ton empreint d'une grande fierté que le collaborateur du ministre Boubekeur Benbouzid a annoncé les performances du cru 2004. Pour cause, près de la moitié des effectifs a obtenu le diplôme suprême. Sur 418 783 candidats scolarisés, 175 658 ont été admis. En additionnant les postulants libres (près de 27 000 admis), le nombre des lauréats dépasse les 200 000. Il constitue une hausse de 12, 97% par rapport à 2003 et près de 50% comparativement à 1998. Comme preuve de cette prouesse, le chef de cabinet du ministère de l'Education a mis en valeur le nombre des candidats reçus avec mention. Ils sont 42 623 dont 46 avec la mention très bien. Il y a dix ans, les lauréats étaient à peine 4 461. Les filles sont plus nombreuses, puisqu'elles représentent deux tiers des admis. En matière de filières, les résultats obtenus bouleversent la répartition traditionnelle. Ce ne sont plus les sciences qui sont en tête, mais les lettres et les sciences humaines ainsi que les sciences islamiques. Dans ces deux sections, le taux de succès est successivement de 51,33% et de 67,33%. Dans l'enseignement technique, la section de gestion et d'économie occupe la première place du podium avec une moyenne de 49, 50%. Dans le classement des lycées, l'établissement Sadji-Mokhtar de Relizane a battu tous les records avec un taux de réussite de 93,15%. À travers cet exposé des différentes prouesses, Boubekeur Khaldi a surtout voulu mettre l'accent sur la qualité du bac. La suppression du système des quotas et du rachat en témoigne, a-t-il certifié. Faisant une estimation du taux de réussite si le rachat était fixé à 7/20, comme il fut le cas, il y a quelques années, l'orateur a avancé un taux de 76,48%. La mise en place d'un système de progression et d'évaluation rigoureux est, selon lui, un saut qualitatif important. De même le recours à des enseignants détenteurs de diplômes universitaires (40 000 actuellement) ainsi que la responsabilisation des proviseurs grâce à une évaluation constante concourent à cette objectif. En termes quantitatifs, l'argent injecté pour l'essor du secteur est calculé en milliards de dinars consentis pour la construction de nouvelles infrastructures (70 par an), la réhabilitation de celles qui ont été abandonnées pour cause de terrorisme (2 milliards de DA annuellement) ainsi que l'informatisation des établissements scolaires et leur outillage (5 milliards de DA). En grève pendant deux mois durant le premier trimestre de l'année scolaire écoulée, les enseignants ont réclamé qu'une part de ce butin soit allouée au relèvement de leur traitement. Ils n'ont pas eu gain de cause. Mais leur action a largement compromis la scolarité des candidats au bac. Si bien que beaucoup ont peu misé sur leurs chances de succès. Les services de l'Education n'ont visiblement pas nourri les mêmes appréhensions. “Cette grève a eu un effet incitatif. Elle a conduit à la mobilisation de toute la famille scolaire afin de rattraper les retards”, a soutenu Khaldi. Outre les réaménagements opérés dans le calendrier (réduction des vacances, organisation de cours supplémentaires, report de la date du bac), il a mis en évidence l'abnégation des professeurs. “On a dopé les élèves”, a-t-il dit pour écarter les soupçons de dopage à un autre niveau. S. L. Capacités d'accueil à l'université Khaldi : “L'Etat a les moyens” À la question de savoir si le département de l'Enseignement supérieur est suffisamment loti en personnel et en infrastructures pour faire face au rush des bacheliers, le chef de cabinet du ministère de l'éducation a affirmé que “l'Etat a les moyens et les capacités pour prendre en charge ce dossier”. “Je peux vous assurer que chaque bachelier aura sa place pédagogique”, a-t-il certifié. Au sujet de l'organisation d'une seconde session, tant de fois annoncée comme imminente, l'institutionnalisation de cet examen semble reportée aux calendes grecques. “Notre priorité est de normaliser le système actuel”, a-t-il fait observer. S. L.