Un tribunal saoudien a condamné deux chiites à la peine de mort et un troisième à 12 ans de prison pour implication dans des troubles lors de manifestations anti-gouvernementales dans l'est du royaume saoudien, a rapporté l'agence officielle Spa. Les trois hommes, qui comparaissaient mardi devant le tribunal de Ryad sépcialisé dans les affaires de terrorisme, ont été reconnus coupables notamment de "participation à des troubles", "tentative de meurtre de policiers" et "attaques aux cocktails Molotov" contre le commissariat de police dans le village chiite d'Awamiyeh. Les trois prévenus peuvent, durant les 30 prochains jours, faire appel de ces verdicts, prononcés moins d'une semaine après la condamnation à mort, pour sédition, du dignitaire religieux chiite Nimr Baqer al-Nimr, considéré comme l'un des principaux initiateurs des manifestations dans l'est du royaume. En juin, deux manifestants chiites avaient été condamnés à mort pour "participation à la formation d'un groupe terroriste" et "attaque contre les forces de sécurité". Les manifestations dans la province orientale, où se concentre la majorité des chiites, ont commencé en 2011. Elles ont pris une tournure violente en 2012 et les heurts entre policiers et manifestants ont fait jusqu'ici 24 morts, dont au moins quatre policiers, selon des militants saoudiens. Mais la tension était retombée peu après, en août 2102, lorsque sept principaux dignitaires chiites de la région de Qatif, où se trouve Awamiya, avaient annoncé accueillir favorablement l'appel du roi Abdallah à la création d'un centre de dialogue interconfessionnel entre sunnites et chiites. Sur plus de 950 personnes arrêtées lors de ces rassemblements, 217 sont toujours incarcérées. Les condamnations à mort ne sont pas un fait rare dans le royaume mais elles visaient jusque-là principalement les personnes accusées de viol, de meurtre, d'apostasie, de vol à main armée et de trafic de drogue.