Un tribunal de Ryad a condamné un Saoudien chiite à 30 ans de prison pour violences et contestation de l'intervention militaire saoudienne à Bahreïn, pays voisin secoué par des troubles, a rapporté lundi la presse. Cette sentence est assortie d'une interdiction de sortie du pays pendant 30 ans pour le prévenu, a indiqué le quotidien Al-Hayat. Le prévenu, dont l'identité n'est pas précisée, était jugé pour avoir participé à des manifestations à Qatif, dans la province Orientale, appelant au retrait des forces saoudiennes dépêchées en 2011 à Bahreïn, confronté à un mouvement de contestation animé par la majorité chiite de ce pays dirigé par une dynastie sunnite, selon Al-Hayat. Il était poursuivi aussi pour son implication dans des troubles, dont des attaques aux cocktails Molotov contre les forces de sécurité, qui intervenaient pour disperser des manifestations à Qatif, a ajouté le journal. Le prévenu ainsi que le parquet, qui a requis la peine de mort, vont faire appel, selon le quotidien. Des manifestations dans la province Orientale, où se concentre la majorité des quelque deux millions de chiites du royaume, avaient commencé en mars 2011. Elles avaient pris une tournure violente avec la mort de dix personnes et les heurts entre la police et les manifestants s'étaient intensifiés après l'arrestation le 8 juillet 2012 de cheikh Nimr al-Nimr, considéré comme le principal initiateur des manifestations. Mais la tension est retombée en août dernier lorsque sept principaux dignitaires chiites de Qatif ont annoncé accueillir favorablement l'appel du roi Abdallah à la création d'un centre de dialogue interconfessionnel entre sunnites et chiites.