Le Front Al-Nosra, branche d'Al Qaîda en Syrie, et des brigades rebelles ont lancé hier à l'aube une vaste offensive contre la ville d'Idleb, l'un des derniers bastions du régime dans le nord-ouest du pays, rapporte une ONG. Cette ville, qui comptait près de 165.000 habitants avant la guerre, est totalement sous le contrôle de Damas. La province éponyme est en revanche un des principaux fiefs de la rébellion qui veut le renverser depuis plus de trois ans. «Depuis l'aube, de violents combats se déroulent entre l'armée syrienne soutenue par la Défense nationale (milice pro-régime) et des combattants d'Al-Nosra et des brigades rebelles islamistes près de barrages militaires tout autour d'Idleb», indique l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH, basé en Grande Bretagne). «Il s'agit de la plus violente offensive contre le chef-lieu de la Province», a indiqué l'ONG. Les rebelles ont tenté dans le passé de prendre la ville mais c'est la première fois que l'attaque est menée de tous les côtés, a précisé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. En outre, «des cellules dormantes» rebelles à l'intérieur de la ville ont attaqué des positions de l'armée, un fait très rare, selon M.Abdel Rahmane. Des hommes armés affiliés à Al-Nosra à l'intérieur de la ville ont pris brièvement le contrôle de la résidence du gouverneur d'Idleb et le commandement de police, avant que les forces armées syriennes ne les délogent. Selon l'ONG, une mutinerie semble avoir aidé les combattants dans cette attaque. «Des policiers ont facilité l'entrée des combattants», a indiqué l'OSDH. Au moins 15 combattants rebelles et d'Al-Nosra et 20 soldats et miliciens alliés ont été tués, d'après l'ONG, selon laquelle les combats se poursuivaient à la périphérie de la ville. En un an, les rebelles et Al-Nosra ont perdu de nombreux bastions face à l'armée appuyée par le puissant Hezbollah libanais, notamment dans les provinces de Homs (centre) et de Damas. Ils tentent désormais de défendre à tout prix leurs fiefs notamment dans la province septentrionale d'Alep, où l'armée menace d'assiéger les secteurs rebelles de cette ville. Mais dans la province d'Idleb, les rebelles et Al-Nosra reçoivent de grandes quantités d'armes à partir de la Turquie frontalière, leur permettant une plus grande marge de manoeuvre face à l'armée.