Les responsables palestiniens ont dénoncé hier la décision d'Israël d'accélérer les plans pour la construction de 1000 logements à Jérusalem-Est occupée, avertissant que de telles mesures provoqueront une «explosion». Israël a annoncé hier accélérer les plans pour la construction de 1000 logements à Jérusalem-est, au risque d'aggraver encore les vives tensions auxquelles la ville est en proie depuis plusieurs jours. Cette annonce survient dans un climat de violences qui font redouter un embrasement généralisé et dont la poursuite de la colonisation dans la partie palestinienne de Jérusalem est citée comme l'un des facteurs majeurs. Les affrontements se sont poursuivis dans la nuit de dimanche à lundi au moment où les Palestiniens enterraient, sous haute surveillance, Abdelrahmane Shalodi, abattu par l'armée israélienne. Le Croissant Rouge palestinien a recensé plus d'une vingtaine de blessés dans la nuit. Les forces d'occupation israélienne ont fait état de huit arrestations. C'est dans ce contexte que les responsables palestiniens ont dénoncé hier la décision d'Israël d'accélérer les plans pour la construction de 1.000 logements à Jérusalem-Est occupée, avertissant que de telles mesures provoqueront une «explosion». «De telles mesures unilatérales mèneront à une explosion», a déclaré à Ramallah Jibril Rajoub, haut dirigeant du mouvement Fatah, alors que la Ville sainte occupée est en proie à de vives tensions en raison de l'escalade israélienne. Cette annonce intervient sur fond de tensions grandissantes dans la Ville sainte secouée depuis cinq jours par des heurts d'une ampleur inédite, notamment près de la Mosquée Al-Aqsa. «L'escalade israélienne à Al-Qods Est occupée et dans les lieux saints, les dangereuses agressions quotidiennes et l'annonce d'un nouveau plan de colonisation à Al-Qods Est occupée constituent un danger que nous condamnons et considérons comme inacceptable», a pour sa part déclaré à la presse Nabil Abou Roudeina, porte-parole de la présidence palestinienne. Le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat a affirmé que les Palestiniens envisageaient désormais d'accélérer leurs démarches «auprès du Conseil de sécurité de l'ONU» auquel ils veulent prochainement soumettre un projet de résolution fixant une date à la fin de l'occupation israélienne, ainsi que leur adhésion à la Cour pénale internationale «car toutes les décisions du gouvernement de Benjamin Netanyahu sont des crimes de guerre». Il a en outre appelé l'Administration américaine à «dire clairement son opposition aux actions israéliennes, à revoir sa position biaisée en faveur d'Israël et à ne plus s'opposer à notre adhésion à la CPI». M. Abou Roudeina en a également appelé depuis Washington à «empêcher une détérioration encore plus importante, du fait surtout que la situation régionale fait redouter une tempête historique susceptible de provoquer un séisme qui emporterait tout le monde sans distinction». Israël a décidé hier d'accélérer la planification de la colonisation, à Jérusalem-Est occupée dont l'annexion et la colonisation par Israël sont illégales aux yeux de la communauté internationale qui y voit l'un des principaux obstacles au processus de paix.