Près de 80 morts et un peu plus d'un millier de blessés en une semaine, tel est le bilan macabre des accidents de la circulation à travers le territoire national. Malgré les larges campagnes de sensibilisation du ministère des Transports et du commandement de la Gendarmerie nationale, répercutées par la presse écrite et la télévision, la route continue toujours de tuer à tel point que le Rubicon a été largement franchi. D'après un communiqué de la Gendar-merie nationale, 535 accidents ont été recensés du 14 au 20 juillet. Le nombre de victimes a nettement augmenté par rapport à cette période, atteignant 24 morts de plus et 317 blessés. Les causes de cette «hécatombe», indique le commandement de la gendarmerie, sont imputées notamment à l'excès de vitesse, aux dépassements dangereux, au refus de céder la priorité, à la perte de contrôle du véhicule, etc. Bref, le manque de vigilance des conducteurs est généralement la première cause des accidents de la route, dont la «palme» revient aux régions du nord du pays. Ainsi, d'après le dernier décompte de la Gendarmerie nationale, 35 accidents, durant la période du 14 au 22 juillet, ont eu lieu dans la wilaya d'Alger, 28 à Blida, 19 à Djelfa. Le Nord-Ouest, quant à lui, a enregistré, pendant la même période, 22 accidents dans la wilaya d'Oran, 22 également à Tlemcen et 16 à Mostaganem. Le Nord-Est n'est pas épargné par le «phénomène» puisque la Gendarmerie nationale a enregistré 24 accidents à Batna, 19 à Sétif et 15 à Béjaïa. le sud du pays, quant à lui, arrive en dernier avec 11 accidents à Biskra et 7 dans la wilaya de Laghouat. Selon la cellule de communication de la gendarmerie, dans son dernier communiqué, les points noirs ont été situés au niveau des Routes nationales nos 6, 5, 20, 4, 2, 95, 21, 1, 3 et enfin la RN 87. Il y a lieu de souligner que sur les 535 accidents recensés cette dernière semaine, 99 sont dus à l'excès de vitesse des conducteurs qui sont dans la quasi-totalité des jeunes. Le constat est là. Malgré des efforts considérables consentis par les autorités pour freiner le «massacre», la route tue quotidiennement. Notre pays figure toujours parmi les quatre pays qui détiennent le taux le plus élevé en matière d'accidents de la route journellement, pourtant notre parc automobile ne dépasse pas les quatre millions de véhicules, un nombre insignifiant en comparaison de ceux des pays industrialisés. La politique de «sensibilisation» et de «répression» décidée et appliquée par les autorités ne semble pas porter ses fruits, puisque la route est toujours aussi meurtrière. N'est-il pas temps de tout revoir en profondeur pour essayer de sauver des vies humaines et un peu plus de 40 milliards de centimes de dégâts chaque année?