Le ministre du Travail a laissé entendre que le gouvernement n'a jamais fait dans «l'exclusion». «L'Ugta n'a pas l'intention de monopoliser l'exercice syndical dans le pays», a rassuré hier, le chargé des relations extérieures au sein de cette organisation, M.Djirri, durant le séminaire des Unions maghrébines des travailleurs, organisé à l'hôtel Sonelgaz à Zéralda. L'orateur a tenu néanmoins à préciser que la pratique syndicale est une chose qui se mérite. Il ne suffit pas de rédiger des communiqués pour se prévaloir de ce droit, précise-t-il dans sa lancée. «Mais il s'agit de prouver, essentiellement sa représentativité dans le milieu de travail.» Sur cette question, «l'Ugta n'a rien à démontrer», fait-il savoir. Le représentant de l'Ugta répondait aux syndicats autonomes qui ont tiré à boulets rouges sur l'organisation de Sidi-Saïd qui veut «verrouiller le champ syndical». Le dernier mouvement de protestation qui a touché l'éducation nationale et la création de plusieurs syndicats autonomes renseignent sur le malaise que connaît le monde du travail. Quelle est la position justement du gouvernement qui a fait de l'Ugta son interlocuteur de choix? Le ministre du Travail, M.Tayeb Louh, présent à cette réunion, a précisé que la pratique syndicale n'est pas menacée en Algérie, contrairement aux «spéculations» de certains cercles. Bien au contraire, «le pays a franchi un pas de géant dans ce domaine en alignant sa législation sur les principes adoptés dans les différentes conventions internationales du travail». Le ministre a appuyé ce constat par des chiffres, évoquant à titre d'exemple, l'existence de 53 organisations syndicales, 22 organisations patronales et près de 1600 commissions de consultation couvrant les différents secteurs d'activité. Le représentant de l'Exécutif a laissé entendre que le gouvernement n'a jamais fait dans «l'exclusion». «Nous avons toujours travaillé en étroite collaboration avec nos partenaires sociaux, lesquels ont prouvé leur attachement au processus des réformes économique», ajoutant que le même principe sera arrêté dans le cadre du pacte social et économique. Le ministre qui n'a fait aucune allusion directe ou indirecte aux syndicats autonomes, a salué, sans le citer, «la maturité politique des partenaires, lesquels ont mis en priorité l'intérêt national». Notons à ce sujet, que Tayeb Louh n'a jamais caché sa préférence pour l'Ugta. Lequel syndicat a le nombre le plus important de représentativité parmi les travailleurs. «Une donne qu'on ne peut négliger» a-t-il déclaré dans l'une de ses sorties. De son côté, le représentant du Bureau international de travail (BIT) a salué l'expérience algérienne en matière de liberté syndicale, tout en estimant que cette pratique est appelée à être «consolidée» avec les syndicats autonomes. Un fait marquant néanmoins dans cette réunion, le secrétaire général de l'Ugta n'a pas, contrairement à ce qui avait été prévu, donné d'intervention. Ce dernier s'est abstenu aussi de répondre aux interrogations des journalistes autour des «divergences», qui déchirent les rangs de la centrale syndicale.