Il a laissé entendre que cette agitation est dénuée de tout fondement. Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, M.Tayeb Louh, a accusé la fédération nationale des retraités (Fntr) de faire dans l'agitation dans l'objectif de freiner la campagne contre la fraude et les réseaux rentiers, menée par son département au niveau des caisses de la sécurité sociale. «J'ai entamé depuis trois ans une opération d'assainissement profonde au sein des caisses. Je suis fier aujourd'hui de constater les résultats positifs de mes efforts», a répondu paradoxalement le ministre à une question sur le mouvement de contestation chapeauté par M.Abdelmadjid Azzi, président de la Fntr pour exiger «les droits des retraités». Louh persiste et signe: «Personne ne sera épargné par cette campagne, qu'il soit administrateur ou encore même membre d'une organisation syndicale». Le ministre ira plus loin en précisant, sur sa lancée, que «ceux qui pensent que le recours à la contestation et l'utilisation des retraités pour faire pression sur le ministre finiront par me dissuader, se trompent énormément. Tayeb Louh ne fera pas marche arrière». Jeudi, a partir de l'APN le ministre du Travail a décidé de passer à la contre-attaque, au lendemain du sit-in organisé par la Fntr devant le siège de la Centrale syndicale Ugta dans lequel elle a dénoncé «la marginalisation des retraités» et «l'application anarchique» par le département de Louh, des mesures prises par le président de la République au profit des retraités. Louh a laissé entendre, hier, que cette agitation est dénuée de tout fondement. «Je confirme aujourd'hui que les augmentations décidées pour les 900 000 retraités ont été appliquées avec un effet rétroactif à compter du mois de septembre», a-t-il soutenu. Quant à la revalorisation des allocations de retraite qui concernent plus 124.000 personnes dont la durée des cotisations ne dépasse pas les 15 ans, «elle est en phase finale. L'augmentation, ajoute-t-il, variera entre 10% et 50%». Les deux opérations sont menées dans la transparence. Pour le représentant du gouvernement, ce dossier est ficelé et si problème il y a, le Conseil d'administration de la Caisse nationale des retraités la CNR, est en mesure de poser le problème; or, ajoute Louh, «je n'ai reçu aucune requête de sa part». Toutes ces donnes, fait savoir le représentant de l'Exécutif, mènent à une seule conclusion: d'une part, «les réformes dans la sécurité sociale dérangent, le ministre aussi», de l'autre,«ces réformes ont créé des résistances chez les cercles rentiers dans l'intention de les fléchir». Ce dernier a pris le soin de faire la distinction entre l'Ugta en tant qu'organisation crédible et les agitations d'un de ses représentants. Dans un autre chapitre, Louh a estimé que l'article 87bis sera pris en charge par le code du travail. «L'année 2007 sera incontestablement celle du code du travail, un document important qui contient plus de 600 articles», a-t-il soutenu, qualifiant de «faux problèmes» les débats soulevés autour de cette question. Par ailleurs, le ministre a expliqué les raisons qui ont amené son département à décider de recourir au remboursement des médicaments et des soins médicaux par voie postale: «Cette mesure entre dans le cadre de la lutte contre la fraude, sans oublier le fait que le CCP nous permet d'éviter les chaînes interminables au niveau des caisses de sécurité.» Selon une étude effectuée par le ministère chargé de la Famille, plus de 1,2 million de personnes bénéficient du tiers payant, donc «non concernées par cette nouvelle disposition». Le ministre a refusé de commenter la décision de la commission technique de remboursement relative à l'exclusion du Saiflu de la liste des médicaments remboursés, estimant que «ladite commission prend en considération, dans sa décision, l'expérience des pays étrangers dans ce domaine» assurant que la décision est purement technique. Sur ce plan aussi, il a assuré que son département «ne cedera pas aux pressions».