Les Algériens suivent avec intérêt ce qui sera décidé aujourd'hui lors du vote de la loi de finances 2015. Le ministre des Finances justifie sa décision par le fait que le titre de visa coûte plus cher que le passeport alors que sa validité ne dépasse pas une année. Peine perdue pour les députés. Le gouvernement n'a pas voulu trop céder sur le prix du passeport biométrique. Jusqu'à hier après-midi, la question est restée encore suspendue. «Nous n'avons pas encore tranché cette question», a affirmé Djelloul Djoudi, membre de la Commission parlementaire des finances. Contacté par nos soins, ce député a fait savoir que cette question a été laissée en dernier. M.Djoudi assure de faire le possible pour maintenir l'actuel tarif, à savoir 2000 DA. Or, le gouvernement dit niet. «Le gouvernement refuse de céder sur le tarif du passeport biométrique», a confié Mme Bentorki, députée du FLN. Selon notre interlocutrice, jusqu'à hier deux propositions étaient en lice pour arrêter le tarif du passeport soit à 6000 DA ou 8000 DA. «Le gouvernement optera certainement pour la dernière proposition, à savoir 8000 DA», a-t-elle estimé. Mme. Bentorki explique que malgré les amendements introduits à l'article pour le porter à la baisse, le gouvernement s'oppose. Pourquoi? Selon les arguments avancés par M.Djellab, le passeport biométrique nécessite de gros moyens pour l'Etat et sa validité dure dix ans. La députée Mme Bentorki, a indiqué que le ministre des Finances justifie sa décision par le fait que le titre de visa coûte plus cher que le passeport, alors que sa validité ne dépasse pas une année. Se référant à ce point, le gouvernement estime que la somme de 10.000 DA n'aura pas vraiment un grand impact sur le citoyen. Pourtant, durant les débats en plénière les intervenants ont relevé à l'unanimité la cherté du tarif, jugé excessif voire inabordable pour les familles algériennes. D'ailleurs, depuis l'annonce de l'augmentation, les daïras ont été prises d'assaut par les citoyens qui veulent obtenir leur passeport avant l'application de cette décision. «Le nombre des demandes enregistrées au quotidien a triplé ces derniers temps», témoigne un responsable au niveau de la daïra d'Hussein Dey. En tout cas, les Algériens suivent avec intérêt ce qui sera décidé aujourd'hui lors du vote de la loi de finances 2015. Par ailleurs, sur les 76 amendements inscrits dans le projet de loi de Finances 2015, Mme Bentorki a assuré que peu de points ont été retenus. Il s'agit beaucoup plus, explique-t-elle, des recommandations et des amendements sur la forme. Une déclaration confirmée par le député du PT. «Nous n'avons pas retenu grand chose», a indiqué M.Djoudi. Selon nos sources, les députés n'ont pas réussi à faire passer leurs amendements concernant les avantages revendiqués. Des députés ont demandé de calculer les années de travail dans le Fonds national de la retraite, même pour ceux qui ont exercé des fonctions libérales pour leur permettre d'assurer une retraite confortable mais ce point n'a pas été retenu. Idem, pour le crédit sans bénéfice réclamé pour l'acquisition d'un logement et dont le coût est estimé à un milliard de centimes. «Nous ne permettons pas aux députés de régler leurs propres affaires dans la loi de finances 2015, ladite loi qui introduit l'augmentation du tarif du passeport et porte le taux du crédit à la consommation à 3%», a estimé M.Djoudi. Par ailleurs, la séance du vote du projet de loi se tiendra ce matin à l'APN. Il faut reconnaître que ce projet a été expédié en un temps record. Les débats ont duré trois jours. En tout et pour tout, l'examen du projet de loi a pris moins de trois semaines au niveau de l'Assemblée populaire nationale.