Bénéwendé Sankara, un ténor de l'opposition, a qualifié la prise de pouvoir de l'armée jeudi au Burkina Faso de "coup d'Etat", une terminologie qu'aucun leader burkinabè, quel que soit son camp, n'avait encore employée. Lors d'une rencontre jeudi avec le chef d'état-major des armées Nabéré Honoré Traoré, l'opposition lui a demandé "d'aller dans le sens du peuple" et de "ne pas (lui) tirer dessus", a raconté Me Sankara. Mais "le chef d'état-major a fait un coup d'Etat", a-t-il affirmé. Les troubles ont fait une trentaine de morts et plus de cent blessés, a indiqué l'opposition, sans préciser si le bilan était national ou s'il ne concernait que Ouagadougou.