«Si nous venons à mourir, défendez nos mémoires», a déclaré le défunt Didouche Mourad en guise de message pour les générations post-indépendance. Inscrits en lettres d'or dans la mémoire et l'histoire du peuple algérien, les noms des six chefs historiques qui se sont réunis, le 23 octobre 1954, avant de fixer la date du 1er novembre 1954, dans la maison de Mourad Boukechoura à Raïs Hamidou, ex-Pointe Pescade, à Alger, ont été revisités, jeudi 23 octobre 2014, en présence de plusieurs représentants de leurs familles respectives qui tiennent aux valeurs et à l'avenir du pays. Après plusieurs réunions marathons qui ont étés menées dans la discrétion, Mohamed Boudiaf, Krim Belkacem, Rabah Bitat, Larbi Ben M'hidi, Didouche Mourad et Mustapha Benboulaïd, ont tracé les grands axes de la révolution algérienne, à commencer par la création du FLN (1954-1962), l'organisation politique et militaire de l'ex-FLN, les cinq régions militaires, la préparation de la déclaration du 1er novembre 1954. La réunion des six chefs, constitue une date cruciale dans l'histoire de la révolution algérienne. Interrogé sur la maison de Mourad Boukechoura qui a abrité la réunion des six chefs historiques, le coordinateur de l'ONM, Bachir Djemaâ, affirme que «le wali d'alger, Abdelkader Zoukh, a promis d'ériger la maison Bouchekoura en musée, mais jusqu'à présent rien n'a été notifié de manière officielle, afin de réhabiliter cette maison sous forme de musée», avant d'ajouter que la mémoire des martyrs mérite respect et considération éternels. La célébration du 60e anniversaire de cette réunion, a été l'occasion de rendre un hommage symbolique à trois familles qui ont payé un lourd sacrifice durant la guerre de Libération nationale, à commencer par la famille Seddiki Moussa, représentée par Seddiki Bachir, du village Laâzib Sidi Sadek de Béjaïa, qui a perdu 11 membres lors des manifestations du 11 décembre 1960, la famille Kaddour M'hand et Gouasmia Mohamed à Alger. A ce sujet, il faut souligner le sacrifice des martyrs qui dépasse les luttes sournoises et intestines, mais, toutes les actions ont été consenties et consacrées pour la cause nationale, d'où l'importance et la grandeur des martyrs de la guerre de Libération nationale qui ont mis la patrie au-dessus de toutes considération personnelle et lutte partisane. Arrachée au prix d'un très lourd sacrifice de plus de sept ans de guerre acharnée contre le colonialisme français et la trahison interne, l'indépendance nationale n'a été ni le résultat des seules prières qui endorment l'intelligence, ni celui des discours religieux obscurs et néfastes d'hommes qui croient détenir la vérité. «Mais, c'est le résultat d'un engagement national qui a mis l'Algérie au-dessus des considérations partisanes», nous disent de nombreux moudjahidine qui ont souffert du colonialisme et de la situation politique et sociale post-indépendance. Organisé par l'APC, la coordination de l'ONM, l'association Mechaâl Echahid, l'association des enfants de chouhada et des moudjahidine, la parole a été donnée à Abdelmadjid Cheikh, directeur des Archives nationales, Djemaâ Bachir, de la coordination de l'ONM et d'autres honorables invités qui sont revenus succinctement sur l'importance de cet évènement historique. Le défunt Didouche Mourad l'a si bien dit bien avant l'Indépendance nationale. «Si nous venons à mourir, défendez nos mémoires», a-t-il déclaré en guise de message pour les générations post-indépendance.