img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P141106-09.jpg" alt="Kamel Daoud "rate" le Goncourt" / C'est finalement la Française Lydie Salvayre qui a été couronnée hier par le Goncourt, le plus prestigieux des prix littéraires français, pour un roman sur la guerre d'Espagne, devançant les deux grands favoris, l'Algérien Kamel Daoud et son compatriote David Foenkinos. Avant l'attribution du prix, les critiques donnaient Foenkinos et Daoud pour favoris, soulignant la «réussite exceptionnelle» de Meursault, contre-enquête, premier roman virtuose de l'écrivain algérien de 44 ans. L'auteur, chroniqueur au Quotidien d'Oran, y donne la parole au frère de «l'Arabe» anonyme tué par Meursault dans L'Etranger d'Albert Camus (1942), avec en contrepoint, l'histoire passée et présente de l'Algérie. Pas pleurer a été préféré par les jurés au 5e tour de vote, par cinq voix contre quatre, au roman de Daoud, Meursault contre-enquête. C'est pour dire qu'il lui manquait pas grand chose à notre Daoud pour atteindre le sacre. Auréolé de plusieurs prix bien mérités, Kamel Daoud peut se targuer aujourd'hui et partant, les éditions Barzakh qui l'ont publié et soutenu, de savoir que l'Algérie peut prétendre à un tel prix sans être amené à rougir. Etre finaliste d'un tel concours littéraire aussi prestigieux que le Goncourt est un exploit en soi, aussi, une belle chose de presque démesurée pour Sofiane Hadjadj qui nous faisait déjà part cette semaine de son enthousiasme en ce sens. Un peu dépité, déçu, tout en restant serein, Kamel Daoud écrivait hier sur sa page Facebook: «Journée belle mais lourde à porter. J'ai voulu offrir de la joie aux miens, aux gens, aux lecteurs. Tous. Rentrer au pays avec une belle image de soi. Faire entendre encore plus nos voix. Merci donc à tous, vraiment, pour tant d'émotions, d'espoirs, de générosité et de partage. Je suis allé aussi loin que possible cette fois. Et je continuerai. Mais pour ce prix, cela ne dépend pas de moi! Reste l'essentiel: ce que m'ont offert les lecteurs, n'a pas de prix. C'est cela qui m'aidera encore.» Pour nous, sa nomination au Gongourt pour son très beau et bon livre Meursault, contre-enquête c'est déjà un succès amplement mérité! Adulé, honni, détesté aussi par certains aussi sans laisser indifférent eu égard à ses diverses positions politiques, Kamel Daoud vient de gagner encore plus un public fidèle et des lecteurs à la pelle. C'est aussi cela le succès. Une chose est sûre. Il reste la plume et le talent. Alors bon vent Kamel!