«La commission d'enquête continue à approfondir les investigations, et c'est elle seule qui révélera les vraies causes de cet accident» Le réseau ferroviaire a été entièrement rétabli et fonctionne à 100%. A l'horizon 2025, le réseau devrait atteindre un linéaire de 12.500 km. C'est le retour à la normale. Quatre jours après le tragique déraillement du train à Alger qui a provoqué la mort d'une femme de 55 ans, et fait plusieurs blessés, le réseau ferroviaire a été entièrement rétabli et fonctionne à 100%. C'est ce qu'a affirmé Yacine Bendjaballah, le directeur général de la Sntf sur les ondes de la Radio nationale. Les projets d'investissements de la Sntf ainsi que le renforcement des rails, ont été des points largement abordés. M.Bendjaballah a fait savoir hier que le trafic ferroviaire a repris sur toutes les lignes du réseau de la Sntf que ce soit «pour les trains électriques ou ceux fonctionnant au diesel». Ainsi, c'est le retour à la normale des trains, au plus grand soulagement des usagers qui empruntent ce précieux moyen de transport pour éviter les encombrements. Cette reprise a été effectuée après la fin des opérations de dégagement de la voie, entamées le lendemain du sinistre, a fait savoir le DG de la Sntf. Se basant sur les premiers éléments de l'enquête diligentée par le ministère des Transports, ainsi que l'analyse de la boîte noire du train, M.Bendjaballah a souligné que ce dernier roulait à «108km/h sur une voie déviée au moment de son aiguillage contre les 30 km/h qu'il devait observer dans cette partie de son itinéraire». Il fera savoir dans ce sens, que «la commission d'enquête continue à approfondir les investigations, et c'est elle seule qui révélera les vraies causes de cet accident». Toutefois, il a refusé toute incrimination du conducteur. Le DG de la Sntf a souligné que le conducteur avait déjà une année d'exercice, en plus de la formation d'un an. Selon l'intervenant, les conditions météorologiques n'y sont pour rien dans cet accident. A propos de l'état du réseau ferroviaire à l'endroit où est survenu le sinistre (gare d'Hussein-Dey), M.Bendjaballah a indiqué que les travaux de maintenance sont menés régulièrement et que leur conformité est vérifiée continuellement, et plus particulièrement à proximité de la gare d'Hussein-Dey où sont installés plusieurs aiguillages. Une formation «rude» Concernant l'entretien des rails, le responsable fera savoir qu'un plan d'action a été mis en place en décembre dernier, et que les travaux de vérification ont été achevés. «Parmi nos missions, on doit chaque année arrêter un programme et un budget afin d'assurer cette tâche». La contribution de l'Etat qui va dans ce sens, serait de l'ordre de 5 milliards de DA. Sur le plan du renforcement des dessertes, le responsable a indiqué que «nous avons déjà entamé le recrutement du personnel, que nous formons déjà, afin que tout soit prêt à l'occasion de la mise en exploitation des lignes de Tizi Ouzou, Zéralda et l'aéroport Houari-Boumediene». D'après lui, la Sntf a été dotée d'une enveloppe de 127 milliards DA afin de réhabiliter son parc. Une dotation de l'Etat attribuée à titre de prêt bancaire, remboursable d'ici 30 ans. Plus de 70% de l'enveloppe sont en phase d'attribution provisoire. «Nous sommes en train d'acquérir 17 autorails de grande ligne pour assurer les dessertes de Béchar, Béjaïa et Oran» a-t-il déclaré. S'agissant de la formation, M.Bendjaballah a indiqué que les recrues doivent être universitaires. Ces derniers subiront d'abord des test psychotechniques avant d'intégrer une formation théorique de cinq mois, ensuite ils auront une autre formation pratique aux lignes de sept mois, dont trois mois sur un simulateur. Après ces deux étapes, les prétendants conducteurs en les injectant dans «l'effectif roulant», seront accompagnés par des chefs conducteurs qui les «suivront de près». Electrification et investissements Sur le volet réhabilitation des gares, le DG de la Sntf a mis l'accent sur le style architectural des gares qui «datent de l'époque coloniale». Ces dernières «sont belles et n'ont besoin que d'un entretien». «On a engagé une réflexion, le ministère de tutelle nous a instruits de faire un projet dans ce sens, on va arrêter une stratégie pour la réhabilitation de ces gares prochainement», a-t-il indiqué. Côté investissement, il relèvera que «30 locomotives neuves seront acquises d'ici 2 ans». Les pièces de rechange pour la réhabilitation des anciennes locomotives qui ont subi des dégradations sont en cours de dédouanement. Selon M.Bendjaballah, cette réhabilitation sera «prise en charge a partir de 2015 dans les ateliers de Rouiba». Pour ce qui est de l'électrification des rails, le premier responsable de la Sntf précisera que cela «fait partie des missions de l'Agence nationale du développement du rail» et que «la Sntf n'est qu'un exploitant». Néanmoins, il dira «aujourd'hui nous sommes en train d'exploiter 3800 km». Selon lui, les prévisions de l'extension du réseau ferré à l'horizon 2025, le linéaire de celui-ci devra atteindre 12.500 km électrifiés et en double voie.