Le directeur général de la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf), Yacine Bendjaballah, a indiqué, hier, que la vitesse est le premier élément ou cause qui apparaît actuellement après l'enquête sur l'accident du déraillement du train ayant eu lieu, mercredi dernier, à Hussein Dey. «La boîte noire a été auditionnée, le premier élément de l'enquête qui apparaît c'est la vitesse. Le déraillement a été causé par la vitesse élevée du train au moment de son engagement sur la voie déviée, qui a été enregistrée à 108 km/h alors que la vitesse requise sur une voie déviée est limitée à 30km/h», dira M. Bendjaballah qui s'exprimait, hier, sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3. Le responsable a toutefois précisé que la commission d'enquête continue d'approfondir les investigations. «L'enquête consiste actuellement à déterminer comment le conducteur s'est trouvé à cette vitesse à ce moment là», ajoutera-t-il. Le DG de la Sntf a estimé par ailleurs que le conducteur ne peut être «incriminé» car d'autres paramètres entrent en considération, tels «un malaise du chauffeur, une mauvaise interprétation de la signalisation, un problème de signalisation ou d'aiguillage». Rappelons que l'accident du train AC33, qui a déraillé en entrant à la gare de Hussein Dey, a causé la mort d'une passagère, Azzouz Djawher, âgée de 55 ans, et plusieurs dizaines de blessés, dont le conducteur du train. Les opérations de dégagement de la voie, entamées jeudi au lendemain du sinistre, ont été achevées samedi, a précisé M. Bendjaballah. Le directeur général a indiqué que le trafic ferroviaire a repris sur tout le réseau national, que ce soit «pour les trains électriques que pour ceux fonctionnant au diesel», mais avec des vitesses «faibles» précisera-t-il. Questionné à propos de l'état du réseau ferroviaire à l'endroit où est survenu l'accident, le DG de la Sntf indique que les travaux de maintenance sont toujours en cours et que leur conformité est vérifiée continuellement, «particulièrement à proximité de la gare de Hussein Dey où sont installés plusieurs aiguillages». En ce qui concerne le conducteur du train, M. Bendjaballah a indiqué que ce dernier «avait une année d'exercice, mais il faut savoir qu'il a été recruté une année auparavant, c'est-à-dire qu'il a été formé pendant une autre année. Il a aussi subi une visite médicale». «Nous avons un cycle de formation assez rude. On recrute des universitaires. Ils subissent ensuite des tests psychotechniques, cinq mois en théorie en salle, pour prendre connaissance de la réglementation ferroviaire, sept mois de pratique sur les lignes, dont trois mois sur un simulateur. Après, les conducteurs sont accompagnés par des chefs conducteurs. Ils sont suivis de près, mensuellement, trimestriellement, annuellement, avec des visites médicales périodiques», indiquera-t-il. Revenant sur l'accident, M. Bendjaballah dira que «les quelques chutes de pluie le jour de l'accident n'ont rien à voir avec l'entretien ou l'état de la voie. Les automotrices sont neuves au niveau de la banlieue. On savait que la gare de Hussein Dey posait un potentiel risque, c'est une gare où il y a plusieurs itinéraires. La voie a été entretenue et inspectée durant le mois de décembre dernier. L'entretien se fait de manière régulière et cyclique. Pour les travaux d'entretien des voies ferroviaires, l'Etat nous consacre une dotation 6 milliards de dinars». La commission d'enquête a également relevé que «la voie ferrée et les installations de sécurité étaient en bon état de fonctionnement» et la «visibilité des signaux était bonne», affirme-t-il. En ce qui concerne l'état du matériel, M. Bendjaballah s'est félicité de l'état des automotrices qui a donné «satisfaction». Le responsable a fait savoir que 64 automotrices seront acquises pour assurer d'autres dessertes, telle la ligne de Tizi Ouzou, et que 127 milliards de dinars ont été alloués pour réhabiliter le parc ferroviaire. 17 autorails ont été également acquis pour assurer les lignes de Béchar, Oran, Béjaïa, et d'autres wilayas. En ce qui concerne l'électrification des rails, le responsable a indiqué que «ça fait partie des missions de l'Agence nationale de développement des rails, la Sntf n'est qu'un exploitant, nous sommes en train d'exploiter 3 800 kilomètres à ce jour». En ce qui concerne les anciennes locomotives, qui se trouvent dans un état de dégradation avancé, le responsable a affirmé que ces locomotives seront maintenues en circulation, et que 30 nouvelles locomotives seront réceptionnées. Il a fait savoir qu'il était temps d'améliorer l'état des gares et la qualité des services offerts aux citoyens en matière d'accueil et de sécurité. A. K.