Alors que l'Algérie n'a pas encore installé son autorité de régulation, les Maghrébins s'organisent, à leur tête le Maroc qui chapeaute désormais toute action audiovisuelle dans la région. Ainsi les travaux de la 16e Assemblée plénière du Réseau des institutions de régulation méditerranéennes (Rirm) se sont ouverts, cette semaine à Nouakchott, avec la participation d'une délégation de la Haca marocaine. Le Maroc dispose d'une expérience avancée en matière de bonne gouvernance du service public dans le domaine de l'audiovisuel, a tenu à souligner Talaâ Saoud Atlassi, membre du Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (Csca). S'exprimant, lors de la 16e réunion du Réseau des instances méditerranéennes de régulation tenue à Nouakchott, Talaâ Saoud Atlassi a mis l'accent sur les particularités de l'expérience marocaine et ses points en commun avec les expériences africaines et méditerranéennes dans le domaine de l'audiovisuel en général et dans son service public en particulier. Selon Talaâ Saoud Atlassi, la création de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (Haca) intervient en réponse à un besoin pressant visant la concrétisation de la bonne gouvernance dans le domaine de la communication, particulièrement avec la libéralisation de l'espace audiovisuel en 2002. Fruit du concept du service public, l'instance veille à assurer la continuité et à améliorer la qualité de ce service à travers la régulation du paysage et la démocratisation du rendement faisant des supports médiatiques audiovisuels officiels des médias du service public, ajoute Talaâ Saoud Atlassi. Après avoir rappelé que le législateur a mis en oeuvre un cadre juridique compliqué dans son volet relatif au service public de la communication audiovisuelle. Le responsable du Csca a fait savoir que l'instance de régulation avait émis un avis en 2006 sur la réorganisation du secteur public, appelant notamment à un rapprochement progressif de l'ensemble des composantes du paysage audiovisuel public au sein d'un même pôle, un pôle diversifié et complémentaire, et à la mise en place d'une société de perception qui sera contrôlée par une seule direction disposant d'un pouvoir réel en matière d'orientation, de coordination, d'arbitrage et d'organisation sur la base d'une approche de professions (télévision, radio, production, diffusion, publicité, commercialisation). La dynamique enclenchée par la Constitution de 2011 pour la démocratisation de la vie publique et la consécration de la démocratie en tant que choix stratégique permet de renforcer la gouvernance du secteur public de la communication audiovisuelle et partant pour consolider son service public, poursuit Talaâ Saoud Atlassi, qui a souligné l'engagement de l'instance en matière de respect des principes de crédibilité et d'équité dans la régulation du paysage audiovisuel. Les travaux de la 16e réunion des Instances de régulation méditerranéennes ont débuté, lundi dernier à Nouakchott, avec la participation des instances de régulation de 10 pays dont le Maroc, représenté par une délégation présidée par Amina Lamrini El Ouhabi, présidente du Csca. Les participants se pencheront sur un nombre de questions, notamment l'indépendance des autorités de régulation et les problèmes auxquels les médias publics sont confrontés. Mais ces travaux sont l'arbre qui cache la forêt, car au-delà de l'aspect protocolaire, il y a l'aspect des libertés qui est totalement absent des débats. [email protected]