Alors que l'autorité audiovisuelle algérienne n'a pas encore été installée, un accord de partenariat a été signé cette semaine à Gammarth (banlieue nord de Tunis) entre la Haute Autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) et la Haute Autorité de la communication audiovisuelle au Maroc (Haca). C'est la première du genre dans le monde audiovisuel arabe. La Haute Autorité de la communication audiovisuelle au Maroc (Haca) est la plus ancienne du Maghreb, elle a été créée en 2002, alors que la Haica tunisienne a été créée en 2012. L'accord entre les deux autorités maghrébines s'inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération entre les deux organismes et l'impulsion des efforts communs ayant pour but de réguler le paysage médiatique audiovisuel en Tunisie et au Maroc. L'accord prévoit l'échange d'experts dans les différents domaines technique et de monitoring ainsi qu'en matière de coordination dans l'élaboration des études et des recherches sur le terrain concernant notamment le respect des droits de l'enfant, du genre social et de la diversité. Dans une déclaration à l'agence tunisienne TAP, le président de la Haica tunisienne, Nouri Lajmi, a indiqué que la signature de cet accord est au coeur de la coopération Sud-Sud, soulignant que la coopération entre les deux parties est dictée par l'évolution enregistrée dans les deux pays qui «avancent à pas sûrs vers la démocratie». Cette coopération, a-t-il dit, englobe les aspects techniques et de terrain ainsi que tous les volets de régulation et permet de tirer profit de l'expérience marocaine en matière de régulation du paysage médiatique. Pour sa part, la présidente de la Haca, Amina Lemrini Ouahabi, a indiqué que cet accord vient compléter les accords conclus au cours de la visite effectuée par le roi du Maroc en Tunisie, laquelle visite, a-t-elle dit, a contribué à consolider les liens d'amitié et de coopération entre les deux pays. Selon elle, cet accord qui vient couronner une étape marquée par des concertations permanentes et un travail en commun, ouvre la voie à une contribution commune au développement d'un secteur sensible appelé à favoriser le pluralisme et à consacrer les droits humains en général et les droits de l'enfant et des femmes, en particulier. Outre l'échange d'expertises, d'expériences et de connaissances, cet accord permettra un échange de réflexions sur les outils de travail dont le monitoring, a-t-elle précisé. Mais le plus étonnant est que cet accord intervient dans un environnement audiovisuel maghrébin très compliqué marqué par une crise économique due aux révolutions arabes, une baisse des audiences dans le champ audiovisuel maghrébin et la montée en puissance des télévisions algériennes, notamment Ennahar TV, Echourouk TV, Dzair TV ou encore KBC. L'Algérie qui a été le dernier pays du Maghreb à ouvrir son champ audiovisuel, est devenue une force audiovisuelle dans la région et cela grâce à sa liberté d'expression et de proposition. [email protected]