Battue à plate couture sur le plan diplomatique, Rabat n'aura qu'à se plier au plan Baker si elle ne veut pas se retrouver au ban des nations. Il ne se passe plus un seul jour, sans que de nouveaux progrès ne soient enregistrés en direction du règlement définitif de la question sahraouie dans le cadre du strict respect du droit international. Hier, c'était au tour du congressman démocrate américain, Jim McDermott de critiquer «la manière dont le Maroc aborde la question du Sahara occidental», la qualifiant de «tache noire» dans l'histoire contemporaine marocaine, insistant sur la nécessité d'exclure le Sahara occidental de l'accord de libre-échange US Maroc. Ce choix stratégique, qui en dit long sur le soutien qu'apporte Washington au plan Baker ainsi qu'aux résolutions du Conseil de sécurité relatives à cette question, a été imposé à Rabat avant que l'accord ne soit signé entre les deux pays. Saluant la décision du Congress américain qui a tenu à préciser ce détail dans le document officiel de cet accord, M.Dermott a insisté pour qu'«en aucun cas l'accord de libre-échange ne doit couvrir le commerce dans le Sahara occidental». Cette déclaration a été rapportée hier par l'agence de presse sahraouie, citant des sources diplomatiques basées en Amérique. A part le fait que «cet accord de libre-échange n'aura qu'un négligeable impact sur notre commerce et notre économie», a-t-il soutenu, «nous aurions dû nous assurer d'abord que le problème du Sahara occidental soit équitablement et pacifiquement réglé» avant de signer cet accord, insistant sur la nécessité «de protéger le peuple du Sahara occidental». Les USA, a révélé le congressman, avait dû faire pression sur le Maroc avant de signer cet accord avec ce pays qui «occupe de-puis plus de 25 ans un territoire sur le-quel il n'a aucun droit légitime, qui a érigé un mur de 2000 km pour em-pêcher les ha-bitants du Sahara occidental de se déplacer li-brement et qui n'a au-cun respect pour le droit d'autodétermination» du peuple sahraoui, comme préconisé par l'ONU pour un règlement politique, juste et durable du conflit du Sahara occidental. Le représentant du Commerce des USA, Robert B. Zoellick, avait précisé que l'accord de libre-échange signé récemment avec le Maroc exclut le Sahara occidental. «Les Etats-Unis et plusieurs autres pays ne reconnaissent pas la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental», a-t-il précisé par ailleurs, ajoutant que «la position de l'Administration (américaine) sur le Sahara occidental est claire: la souveraineté sur le Sahara est en dispute et les Etats-Unis appuient pleinement les efforts des Nations unies pour résoudre ce conflit par les moyens pacifiques.» Dans le cadre des activités diplomatiques menées tous azimuts, nous apprenons en outre que la présidente du parlement d'Andalousie, Maria del Mar Moreno a reçu hier au siège du parlement, une délégation d'enfants sahraouis en colonie de vacances. Ces enfants solliciteront auprès de la présidente du parlement d'insister auprès du gouvernement central pour «appuyer la célébration du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, tel que dicté par les résolutions des Nations unies, en vue d'appliquer la légalité internationale au Sahara occidental et pour qu'enfin, la sécurité et la stabilité se voient renforcées au bénéfice de tous les peuples du Maghreb». Enfin, plus de 190 écrivains espagnols ont appelé le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodríguez Zapatero, lui demandant d'utiliser sa voix et son prestige afin de s'engager dans le soutien de la juste cause du peuple sahraoui.