Un échec qui cache mal la déception des officiels marocains. La 4e commission de l'Assemblée générale de l'ONU a adopté, lundi dernier, la résolution algérienne portant sur le maintien du plan Baker dans le règlement du conflit du Sahara occidental. En effet, sur les 141 membres présents, ses 191 membres des Nations unies, 52 pays ont voté pour, zéro contre, et 89 se sont abstenus. Cette énième débâcle pour Rabat que la presse marocaine qualifie de «victoire diplomatique» vient ainsi conforter la position de l'Algérie et appuyer la légalité internationale. Un échec qui cache mal la déception des officiels marocains, à travers les termes du communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération qui estime que: «pour la première fois, depuis que les Nations unies ont décidé en 1990 de se saisir du différend régional maroco-algérien, né de la récupération par le Maroc de ses provinces du Sud, la 4e commission a été contrainte par l'Algérie à voter une résolution sur cette question, brisant ainsi le consensus qui a toujours caractérisé l'adoption par ladite commission de cette résolution.» Après avoir accusé l'Algérie de conclure des contrats d'armement avec l'Afrique du Sud et la France, le gouvernement marocain reproche aujourd'hui à notre pays de contraindre la commission de décolonisation de l'ONU d'examiner un projet de résolution introduit conformément aux mécanismes de fonctionnement de l'organisation onusienne. Dans sa requête, l'Algérie n'a fait que mettre en exergue la résolution 1495 du Conseil de sécurité de juillet 2003, et particulièrement son passage sur l'appui au plan de paix. Ce que la partie marocaine n'arrive pas à admettre. Pour cette dernière, le représentant algérien, en l'occurrence M.Abdellah Baali aurait donné son accord, dès le début des travaux, pour travailler ensemble «en vue d'un consensus, en se limitant à actualiser la résolution A/58/109 adoptée par l'Assemblée générale en 2003, en vue d'y introduire les nouveaux développements enregistrés depuis lors». Cultivant l'intrigue, le ministère marocain des Affaires étrangères accuse une fois de plus l'Algérie d'avoir pris la «décision unilatérale» de présenter un projet de résolution qui s'écarte de l'approche convenue entre les deux parties «afin de préserver le consensus de l'année dernière». Comme si l'approche des deux pays par rapport à la question du Sahara occidental obéit aux mêmes principes. Si tel était le cas, le problème aurait été réglé il y a des années. La panique est d'autant plus perceptible au sein de la diplomatie marocaine qui affirme que «l'obstination de l'Algérie à faire passer, coûte que coûte, un projet de résolution qui conteste l'autorité du secrétaire général des Nations unies et interfère dans ses attributions, traduit une volonté délibérée de compromettre les prochains débats du Conseil de sécurité sur cette question et partant, de bloquer tout progrès sur la voie d'un règlement définitif et durable de ce différend». A quelques jours seulement de l'expiration du mandat de la Minurso au Sahara occidental, le Maroc fait tout pour rendre caduc le plan Baker qui vient, encore une fois, d'obtenir l'appui de l'ONU. C'est ce qui ressort de la réaction des autorités marocaines qui ont estimé, hier, que «le différend sur le Sahara est bel et bien un différend maroco-algérien», avant d'ajouter que l'Algérie a «rejeté toutes les médiations et les propositions émanant de plusieurs pays et groupes de pays, y compris de membres permanents du Conseil de sécurité, destinées à préserver le consensus». Une attitude de l'Algérie, conclut le communiqué, qui traduit une volonté délibérée de compromettre les prochains débats du Conseil de sécurité sur cette question et partant de bloquer tout progrès sur la voie d'un règlement définitif et durable de ce différend. Il est donc clair que la panique s'est bel et bien emparée du royaume chérifien. Côté sahraoui le ton est à la satisfaction. Dans un communiqué, estimé le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Salem Ould Salek s'est félicité de cette nouvelle «victoire du peuple sahraoui dans sa lutte pour la liberté et la souveraineté».