Vue d'un stand où sont exposés les produits d'huile d'olive Nous avons cherché et fouiné en quête d'un éventuel investisseur qui commercialise cette huile du terroir. Nous n'en avons trouvé aucun. C'est le désert. Plus ou moins bonne, la récolte d'olive varie selon les années mais également selon les régions. Après des années d'hésitation, ce produit du terroir doit impérativement, s'accordent les spécialistes de la commercialisation et de marketing, être introduit dans les circuits commerciaux nationaux et internationaux. Il y va de la survie de l'oliveraie locale dans l'environnement concurrentiel où l'Algérie s'apprête à entrer à savoir le marché européen et l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Mais, en fait, cette exigence requiert des moyens humains, financiers et techniques actualisés. D'où d'ailleurs la question de la capacité actuelle des responsables et acteurs du secteur à répondre à ces exigences. Et, pourquoi ne pas exploiter cette faiblesse pour en faire une force en proposant cette huile comme un produit du terroir de luxe faute de pouvoir l'introduire dans les circuits commerciaux de la grande distribution? Produit cherche investisseur Nous avons cherché et fouiné en quête d'un éventuel investisseur qui commercialise cette huile du terroir. Nous n'en avons trouvé aucun. C'est le désert. Au niveau de la Chambre de l'agriculture, l'on ne signale aucune trace d'investisseur malgré les quelques moyens techniques rudimentaires dont dispose la filière. C'est alors que nous nous sommes dirigés vers l'Union nationale des commerçants algériens. Au niveau de l'Ugcaa de Tizi Ouzou, nous avons posé la question au responsable de wilaya, M.Hamid Abba qui affirmait ne connaître aucun commerçant ni investisseur dans ce créneau. Nous nous sommes alors remis à l'évidence qu'il n'existe pas d'investisseurs pour commercialiser l'huile d'olive et encore moins pour son exportation. Il s'avère toutefois indispensable de mentionner que les petits investisseurs redoutent le créneau de crainte de se heurter à la concurrence des grands groupes industriels. C'est dans ce désert que nous avons découvert un jeune investisseur algérien établi à l'étranger qui a accepté de prendre le risque par amour pour ce produit du terroir. Dans un entretien, Youcef Idris propriétaire d'Oliviers et traditions, spécialisé dans les grands crus d'huile d'olive du monde, nous parle de sa volonté de mettre sur les circuits internationaux, l'huile d'olive kabyle en innovant selon un nouveau concept. Le proposer en France et dans toute l'Union européenne comme un produit de luxe et haut de gamme. Où sont les laboratoires de contrôle? Une condition incontournable pour sa mise sur les circuits commerciaux nationaux et internationaux: l'huile d'olive de Kabylie doit répondre aux standards internationaux et nationaux de commercialisation. Un technicien de la Chambre de l'agriculture nous donnera ainsi des renseignements purement techniques à ce sujet. En dessous de 3% de taux d'acidité, l'huile est considérée comme extra vierge; au-delà elle est appelée huile lampante avant de devenir impropre à la consommation. Mais, les explications n'iront pas au-delà. Pour savoir si l'huile d'olive de la région répond à ce standard, l'on nous renvoie vers l'Itafv (Institut technique de l'arboriculture fruitière) duquel dépend la filière oléicole de Tizi Ouzou. A qui servent les aides de l'Etat? Pour développer la filière, l'Etat n'a pourtant pas lésiné sur les moyens. Des dispositifs divers à même de la propulser en avant ont été mis sur pied à l'instar des multiples formes de crédits alloués aux agriculteurs et aux oléifacteurs. Il existe le crédit de campagne pour l'entretien de l'arboriculture dénommé Ifig, Ettahada destiné à l'acquisition des équipements ainsi que l'amélioration des procédures juridiques d'exploitation des concessions agricoles. Les agriculteurs bénéficient également de 20% de réduction sur les achats d'engrais. Les investisseurs qui ont acquis des huileries modernes ont aussi bénéficié d'une aide de l'Etat estimée à un million de dinars pour l'unité. D'où la question d'ailleurs de l'utilité de l'acquisition des huileries traditionnelles qui coûtent trop cher pour ne pas atteindre les objectifs assignés, à savoir le développement de la filière oléicole. Après une vingtaine d'années de l'arrivée sur la scène locale de ces équipements mécaniques, les résultats sont hélas médiocres du point de vue économique hormis les gains financiers des propriétaires. Malgré l'argent et les équipements mécaniques, l'huile d'olive résiste dans son authenticité. Pourquoi ne pas faire de cet échec une réussite. En marketing, même l'échec peut s'avérer une opportunité. L'exemple de Youcef ce jeune Algérien féru d'énergies renouvelables et passionné de l'huile d'olive du terroir est éloquent.