Près d'un millier de personnes ont battu le pavé une heure durant Les habitants de la daïra de Chemini où était implanté le PC de la Wilaya III historique, ont marché hier à Béjaïa pour réclamer du gaz de ville. Les habitants des quatre communes, Tibane, Souk Oufella, Chemini et Akfadou, ne décolèrent toujours pas. Après une première manifestation devant les sièges de la daïra de Chemini puis celui de la wilaya et la fermeture de la RN 26 à deux endroits, ces habitants sont une nouvelle fois revenus à la charge à travers une marche pacifique, qui les conduit de la Maison de la culture de Béjaïa vers le siège de la wilaya. Près d'un millier de personnes, visiblement déterminées, ont battu le pavé une heure durant avant de rallier le siège de la wilaya. «Nous voulons du gaz de ville dans l'immédiat», «non à la hogra, 50 ans d'attente Barakat», «non aux mensonges et à l'exclusion» et «nous exigeons l'alimentation de nos villages en gaz naturel dans l'immédiat», autant de slogans scandés à l'occasion par les manifestants qui ont demandé «le départ du wali», accusé de faire des promesses sans lendemain. En dépit des assurances que ce dernier a fourni allant jusqu'à lancer un appel à la patience et malgré «le travail de sape», des maires de la localité, qui sont allés jusqu'à «apposer une liste de présence des membres de la coordination à une déclaration d'annulation de la manifestation du jour». Selon de nombreux témoignages, la Coordination des citoyens de la daïra de Chemini a tenu à réaffirmer sa détermination à faire aboutir une seule et unique revendication articulée autour de «raccordement immédiat et de tous les foyers de la région au réseau de gaz». Les populations de Ath Waghlis et de Ath Mansour ont marché et bloqué le siège de la wilaya de Béjaïa dans une action appuyée localement par une grève générale. Devant le siège de la wilaya, les manifestants ont refusé tout contact avec le chef de l'exécutif. Nous voulons tout juste une décision portant sur le projet de raccordement et la consistance de l'enveloppe allouée et nous rentrons chez nous sur le champ», répond un animateur de la coordination au commissaire de police qui les invitait au dialogue. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les maires des localités concernées ont brillé par leur absence et ce sont ceux en même temps que quelques autres élus de la localité qui sont venus soutenir l'action. On retiendra la présence du maire de Tinebdar, dont la municipalité a bénéficié récemment du programme de raccordement en gaz de ville. «Je suis là pour soutenir les populations de Chemini dans leurs revendications légitimes», nous a-t-il indiqué. Dans une déclaration rendue publique la veille et distribuée sur place, la coordination a estimé que «le combat mené par la population de la daïra de Chemini pour son raccordement au gaz naturel est perçu comme une provocation par les autorités de la wilaya de Béjaïa», expliquant que «ces mêmes autorités qui ont pour mission de servir les citoyens s'adonnent à des manipulations et des spéculations pour étouffer toute expression citoyenne et populaire. Plus loin, la coordination révèle que «le wali de Béjaïa qui a essayé de nous intimider en discréditant nos élus (APC, APW et APN) n'a peut-être pas eu tort, lorsque ces derniers courent derrière les lots de terrains et les licences pour des débits de boissons alcoolisées et autres passe-droits s'humilient tout en nous humiliant». «Le raccordement de tous les foyers de la daïra de Chemini dans l'immédiat est une exigence pour l'arrêt de ce mouvement de protestation grandissant. Rendre cette revendication tributaire d'une loi de finances qui sera notifiée plus tard est une insulte à toute une région qui est connue pour son calme et sa tranquillité», conclut-elle.