La réunion de la troïka arabe (Tunisie, Algérie et Bahrein) s'est achevée jeudi dans la capitale tunisienne. La rencontre à laquelle avaient assisté le ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari et le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, a été axée sur le processus politique et sécuritaire à Bagdad et l'envoi éventuel de troupes arabes en Irak. A noter que cette réunion a été précédée il y a quelques jours par la visite du Premier ministre irakien, Iyad Allaoui au Caire, pour demander à la Ligue arabe d'«appuyer l'Irak dans sa requête pour l'envoi de troupes arabes et islamiques en Irak», comme il avait demandé à l'Egypte de «mener les contacts nécessaires avec les autres pays arabes pour qu'ils envoient des forces à Bagdad en vue de la protection de la mission de l'ONU». Par ailleurs, les conclusions de cette réunion tenue à huis clos et ayant duré près de 5 heures, ont privilégié le cadre bilatéral pour l'envoi de troupes en Irak. «La question ne serait pas traitée collectivement au sein de la Ligue, à chacun des Etats de prendre sa décision», indique-t-on de source proche de la troïka. A ce propos, le roi du Bahreïn, dont le pays abrite le siège de la 5e flotte américaine, s'est dit prêt à envoyer une force navale chargée d'assurer la sécurité des eaux territoriales irakiennes. En revanche, le 18 juin dernier, la Tunisie a affirmé qu'elle ne prendrait pas de décision unilatérale pour l'envoi de troupes en Irak et le Maroc a affirmé qu'«il n'a jamais été question de l'envoi de troupes marocaines en Irak pour quelque raison que ce soit». Quant à l'Egypte, elle s'était dit prête à entraîner des policiers irakiens sur son sol, mais a écarté sa participation à une force internationale de protection de la mission de l'ONU à Bagdad, selon le porte-parole de la présidence égyptienne. Pour sa part, le Premier ministre irakien a estimé que les troupes devraient venir de pays arabes ou musulmans sans frontières avec l'Irak, excluant ainsi une participation militaire turque, saoudienne, syrienne, jordanienne, iranienne ou encore koweïtienne. M.Belkhadem a indiqué que la troïka «va faire des propositions au conseil de la Ligue arabe au niveau des ministres des Affaires étrangères en septembre prochain pour entamer une action en direction des Nations unies en marge des travaux de l'assemblée générale et en direction des pays concernés par le processus de restauration de la pleine souveraineté des Irakiens sur leur territoire et sur leurs richesses». Une action, poursuit le chef de la diplomatie algérienne, va être «élargie aux membres permanents du Conseil de sécurité, à l'Union européenne ainsi qu'au conseil de coopération du Golfe et à l'OCI».